Les hôtels respectueux de l’environnement demandent de plus en plus souvent à leurs clients de renoncer au ménage quotidien ou d’utiliser leurs serviettes plus d’une fois. En même temps, les chercheurs en hôtellerie pensent depuis longtemps que les clients trouvent ces efforts de promotion de la durabilité peu pratiques et indésirables. Mes recherches suggèrent cependant que ce n’est pas – ou n’est plus – le cas.
Un collègue et moi-même avons mené une enquête en ligne pour tester les attitudes explicites et implicites des participants à l’égard de plusieurs pratiques écologiques, telles que l’utilisation de distributeurs de shampoing rechargeables, la conservation active de l’eau et le changement des draps une fois tous les trois jours plutôt qu’une fois par jour. Lorsque nous avons examiné les attitudes explicites, c’est-à-dire leurs croyances conscientes et intentionnelles, nous avons constaté que les gens n’associent pas ces pratiques à des désagréments ou à un inconfort, ce qui suggère que les attitudes des consommateurs à l’égard de ces politiques sont plus favorables que ce que les chercheurs pensaient auparavant.
Notre étude a été publiée en mars 2024 dans le Journal of Hospitality and Tourism Management.
Il est essentiel pour toute entreprise, ainsi que pour les spécialistes du marketing comme moi, de comprendre les attitudes des clients. Cela peut aider les entreprises à mieux répondre aux besoins des clients, à améliorer l’expérience des clients et à promouvoir des pratiques durables. De plus, en alignant les offres respectueuses de l’environnement sur les attentes changeantes des consommateurs, les entreprises peuvent contribuer aux efforts de préservation de l’environnement tout en répondant aux besoins des clients.
Nos résultats pourraient aider les hôtels et autres établissements similaires qui hésitent à communiquer leurs pratiques en matière de développement durable à leurs clients. Nos conclusions suggèrent plutôt que les dirigeants devraient se sentir plus confiants lorsqu’ils font la promotion de leurs initiatives écologiques. Cela peut en fait créer une image plus positive de leur entreprise en montrant qu’ils s’efforcent d’être responsables sur le plan environnemental.
En comparant ces attitudes explicites avec celles implicites ou inconscientes des participants, nous avons également constaté que les personnes ne considèrent pas les politiques écologiques comme gênantes. Le lien n’est cependant pas aussi fort que leurs attitudes explicites, ce qui témoigne davantage de l’existence d’un « fossé vert » – ou de la différence entre ce que les gens disent ressentir à propos du développement durable et ce qu’ils pensent réellement.
En d’autres termes, lorsqu’on demande directement aux gens ce qu’ils pensent de la durabilité, ils répondent généralement qu’ils y sont favorables. Cependant, lorsque ce sentiment à l’égard de la durabilité est mesuré à l’aide d’un outil psychologique tel que le test d’association implicite, ce soutien devient un peu plus faible, même s’il est toujours présent.