Le réchauffement climatique va entraîner la hausse du nombre de feux de forêt et de leur intensité, met en garde une récente étude de l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae). Les incendies « qui concernent des surfaces importantes (plus de 20 ha) – historiquement concentrés sur le pourtour méditerranéen et la Corse, la Gironde, les Landes et le Lot-et-Garonne – vont s’étendre à de nouvelles régions dans les années à venir », prévient-elle.
La taille des surfaces brûlées va augmenter et les périodes à risque vont s’allonger dans tous les territoires concernés, selon les modélisations réalisées à partir de la situation actuelle. « Globalement, l’intensification des feux de plus de 20 ha pourrait même aboutir à la réunion des trois zones à risque historiques : Sud-Est, comprenant le pourtour méditerranéen et la Corse, Sud-Ouest et Centre-Ouest pourraient ne faire qu’une d’ici à 2090. »
Un tiers à deux tiers de feux de forêts en plus chaque année dès 2050
L’Inrae a cherché à calculer plus précisément cet impact du réchauffement sur les deux zones les plus affectées par les feux de forêt, le Sud-Est et le Sud-Ouest. La première va être confrontée à « une hausse de l’activité moyenne des feux dès 2030, de + 13 à + 22 % », avec une « accentuation de ces tendances à horizon 2050, de + 34 à + 67 % ». Le nombre de grands feux va lui « passer 7 à 10 par an en 2050, et jusqu’à 20 feux par an en 2090 si les émissions continuent d’augmenter ».
Bien que moins exposée, la zone Sud-Ouest est aussi concernée par ces évolutions. La part de son territoire en risque d’incendie va augmenter de 50 % d’ici à 2050 et de nouveau de 110 % d’ici à 2090 en cas de non-respect de la trajectoire carbone. La saison des feux va y passer de 176 jours entre 2001 et 2020 à 226 d’ici à 2050.
Cet accroissement du risque de feux de forêt aura bien sûr des conséquences sur l’organisation des secours. « Les services de la prévention et de lutte contre les incendies vont devoir agir sur des zones plus étendues. Ils vont devoir aussi faire face à des saisons de feux plus longues, ce qui induira de la fatigue et de l’usure. Enfin, ils vont être confrontés à davantage de foyers concomitants, ce qui va les conduire à disperser les moyens », alerte l’auteur de l’étude, l’ingénieur François Pimont, en appelant à une meilleure anticipation de ces évolutions.
Le scénario du pire n’est néanmoins pas inéluctable. Si l’augmentation globale de la menace incendie est inévitable, son ampleur dépendra des efforts réalisés pour contenir le réchauffement climatique. Dans le Sud-Est par exemple, le nombre d’incendies de plus de 100 hectares passerait de 7 par an entre 2001 et 2021 à 9 en 2090 si le réchauffement est contenu sous les 2 °C, mais à 20 par an en cas de hausse des températures supérieure à 4 °C.
Cette différence « souligne l’importance de la mise en œuvre des scénarios de réduction d’émissions au niveau global, les impacts augmentant de manière exponentielle avec les degrés de réchauffement », rappelle l’Inrae. Un appel à mettre un terme à ce cercle vicieux mortifère où le réchauffement accroît les feux de forêt, qui à leur tour l’alimentent en générant des gaz à effet de serre.
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