Après les accusations de harcèlement sexuel contre l’urgentiste Patrick Pelloux et la vague #MeToo à l’hôpital, qui a contraint, fin mai, le ministère de la santé à prendre des mesures pour « tourner la page de l’omerta », la parole continue à se libérer dans le milieu médical autour des violences sexistes et sexuelles, notamment à l’hôpital. C’est dans ce contexte que trois médecins du service des urgences du centre hospitalier de Vendôme, dans le Loir-et-Cher, ont été placés en garde à vue mardi 16 juillet pour des faits de harcèlement moral et sexuel ainsi que des agressions sexuelles, commis dans le cadre professionnel. À ce stade, onze victimes, des femmes exerçant ou ayant exercé aux urgences, auraient été identifiées, mais seules huit d’entre elles ont déposé plainte.
« Des rumeurs qui persistaient depuis un moment »
L’affaire a été révélée par France 3, mais cela fait plusieurs semaines que les investigations ont débuté, suite à un signalement au parquet de Blois. Selon le quotidien régional la Nouvelle République, ce sont des internes qui auraient signalé des problèmes (attouchements, simulation de pénétration sexuelle, baisers non consentis) auprès de leur faculté de médecine.
Une source proche de l’enquête, citée par le journal, parle de « rumeurs (qui) persistaient depuis un moment sur le comportement de certains médecins de l’établissement » : « Pour l’instant, une dizaine de victimes potentielles ont été recensées, mais il pourrait y en avoir sans doute bien plus car les faits dénoncés duraient depuis des années. » Une situation corroborée par le témoignage, dans la presse locale, d’une personne travaillant dans cet hôpital. Si celle-ci n’a pas subi d’agressions sexuelles, elle dit avoir régulièrement entendu des propos salaces émis par le chef de service et deux autres praticiens.
« On a peur pour notre emploi et pour notre hôpital »
Ces révélations pourraient avoir des conséquences sur l’établissement. Comme le précise le témoin cité par la Nouvelle République, « certains ont pris fait et cause pour ces médecins pour ne pas s’exposer aux représailles, on a la pression de nos cadres, on a peur pour notre emploi et pour notre hôpital ». Pour le moment, ni la direction de l’hôpital ni la procureure de Blois ne se sont exprimées. La garde à vue des trois médecins devait s’achever jeudi 17 juillet au matin. Elle pourrait se solder par leur défèrement et l’ouverture d’une information judiciaire.
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