C’est le cœur lourd que Stéphane Moreau a terminé son mois de juin. La faute au zéro pointé affiché sur son compte en banque. « Je ne me suis dégagé aucun revenu depuis janvier et c’est à peine si j’ai pu verser un salaire à mon employée en juin », se désespère l’agriculteur. Depuis plus d’un an, ce paysan fromager en biodynamie à Marçay (Vienne) s’impatiente de recevoir les aides de la Politique agricole commune (PAC) relatives à la conversion et au maintien du bio : « J’attends une enveloppe de 7 000 euros. C’est énorme pour un petit exploitant comme moi. Surtout que j’ai près de 1 700 euros de cotisations sociales qui vont m’être prélevées le 24 juillet. »
Son histoire est loin d’être un cas isolé. En mai 2023, les agriculteurs désireux de toucher des subventions de la PAC ont enregistré leur déclaration auprès de l’État. L’argent a été débloqué entre le 15 octobre et le 1er décembre suivant. Mais le versement concernant la bio comme les mesures agro-environnementales et climatiques (Maec) accumule les retards. « Nous sommes en juillet et nous attendons encore des subventions qui datent de 2023. Pourquoi la seconde partie de ces aides n’a pas été payée dans la foulée de la première ? » s’interroge Nicolas Fortin, secrétaire national de la Confédération paysanne (CP).