Le tempo de l’annonce a-t-il à voir avec la victoire des travaillistes sur les conservateurs la semaine dernière ? Le groupe britannique Dyson, propriété de l’inventeur et milliardaire James Dyson, ex-fervent soutien du premier ministre Boris Johnson et supporter du Brexit, a déclaré envisager « des changements dans (son) organisation, qui pourraient entraîner des licenciements », dans une déclaration transmise à l’AFP mardi soir.
Les services du directeur général, Hanno Kirner, avancent le nombre de 1 000 postes supprimés sur un effectif de 3 500 personnes au Royaume-Uni. Bien sûr, dans ce cadre d’annonce de licenciement massif, il n’est pas question de mauvaise gestion de l’entreprise, ni d’erreur de stratégie industrielle.
« Dyson opère sur des marchés mondiaux de plus en plus féroces et compétitifs, dans lesquels le rythme de l’innovation et du changement ne fait que s’accélérer. Nous savons que nous devons toujours être entreprenants et agiles », a fait valoir Hanno Kirner. Ce plan social devrait concerner à terme l’ensemble du groupe qui emploie 14 000 personnes dans plus de 80 pays.
Deuxième coupe depuis le Covid
Pour cette société connue pour ses aspirateurs sur batterie et sans sac, ses sèche-mains et purificateurs d’air design, il s’agit de la deuxième coupe claire dans les effectifs en quatre ans, celle de 2020 étant officiellement due aux conséquences du Covid, des confinements et des ruptures de chaîne de valeur accompagnés des pénuries de composants.
À l’époque, le groupe payait aussi son projet avorté de fabrication de voitures électriques, secteur pourtant déjà très concurrentiel, ainsi que son glissement vers l’Asie afin de profiter de la forte croissance de la demande asiatique. Le siège social avait même été transféré à Singapour, James Dyson devenant résident de la Ville État. Manque de chance ou manque de flair, le commerce international a été totalement bouleversé depuis la crise Covid.
Le milliardaire « so British » et vu à la télévision dans ses propres publicités s’est réinstallé à Londres. Il a annoncé en 2020 investir 3,25 milliards d’euros sur cinq ans dans les nouvelles technologies comme les logiciels, la robotique, l’intelligence artificielle mais aussi une technologie de batterie électrique plus efficace. Hanno Kirner, son nouveau directeur général depuis six mois après avoir dirigé le programme de batteries du géant indien Tata, est chargé d’ouvrir l’an prochain une usine de batterie électrique.
Les comptes de Dyson ne devraient pas justifier un nouveau plan social. Le groupe enchaîne les excédents bruts d’exploitation positifs : 1,5 milliard de livres en 2021 ; 1,3 milliard en 2022, en hausse de 9 % en 2023 grâce à la progression de son chiffre d’affaires à 8,4 milliards d’euros. À moins qu’il ne s’agisse d’accroître le taux de rentabilité du groupe ? James Dyson a en effet cédé sa place de plus fortuné d’Angleterre à Jim Ratciffe, patron du géant de la chimie Ineos.
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