Par Fabien Gay, directeur de l’Humanité
Il n’y a plus à tergiverser. Il reste seulement quelques jours pour éviter le scénario d’une catastrophe tant de fois annoncée et redoutée, mais qui demain peut devenir réalité, celle d’une majorité relative ou absolue pour le rassemblement national et ses nouveaux alliés ciottistes.
Ce serait à coup sûr une catastrophe pour le peuple. Celles et ceux qui résistent, mais aussi tous les autres, seront les victimes de leurs politiques libérales, liberticides et discriminatoires.
Mais rien n’est perdu. Dans la majorité des circonscriptions, c’est le Nouveau Front populaire qui est le mieux placé pour résister à la montée de cette vague brune.
Tout est encore possible. Le meilleur, comme une majorité relative pour le Nouveau Front Populaire, ou le pire avec un scénario rocambolesque sans aucune majorité et donc un blocage institutionnel.
Alors qu’il prétendait clarifier la situation en envisageant un gouvernement d’union nationale, le président a accéléré la crise de régime.
Sa décision prise seul le 9 juin dernier ouvre donc les champs du possible avec une forte probabilité de plonger le pays dans le chaos et de le livrer aux forces réactionnaires et racistes, comme voulue par le capital, qui a déjà choisi son premier ministre en la personne de Bardella.
Le temps viendra où il faudra se demander comment nous en sommes arrivés là. Comprendre pourquoi plus de 10 millions d’électeurs choisissent le RN sur fond de colère sociale et de multiples crises.
À une victoire électorale précède toujours une victoire des idées. Il ne suffira donc pas d’appeler à la résistance dans le scénario du pire, mais bien de construire un chemin d’espoir porteur de changements radicaux, et de regagner la bataille des valeurs, des cœurs et des esprits.
Mais, dans le peu de temps qui nous sépare du 7 juillet, l’heure est à la mobilisation générale. Aucune voix ne doit se porter sur le RN, mais au contraire, dans chaque circonscription, sur le candidat le mieux placé pour le battre.
Honte et déshonneur d’ailleurs aux caciques de la majorité, qui dans ce rendez-vous de l’histoire jouent au « ni-ni » et tirent un trait d’égalité entre l’extrême droite raciste et autoritaire, et la gauche attachée aux valeurs républicaines, de justice sociale et écologique.
Au déshonneur s’ajoutera, il en est certain, une défaite politique et morale dont ils ne se relèveront pas. Ils ont trop rapidement oublié qu’ils ont été élus ou réélus avec ce même barrage, dont le président lui-même a dit que « ce vote (l’obligeait) ». Ils l’ont certes déjà oublié mais, nous, nous ne tergiverserons jamais avec nos valeurs. Il existe des adversaires en République et il y a des adversaires de la République.
Quoi qu’il arrive dimanche, la mobilisation devra s’amplifier, partout, dans toutes les strates du pays. Soit pour pousser face au capital et faire triompher le Nouveau Front populaire, soit pour résister face aux mauvais coups de l’extrême droite.
La gauche, ses hommes et ses femmes, sera au rendez-vous. Et l’« Humanité » avec.