Sept balles tirées en tout, dont deux dans le dos, et une dans la tête. Selon les informations publiées ce vendredi par le site du journal 20 minutes, l’autopsie du corps d’Amar, un SDF de 32 ans tué samedi dernier à Bobigny (Seine-Saint-Denis) par un policier hors service concorde mal avec la version qu’il a livrée. « Des révélations qui viennent mettre à mal les explications du fonctionnaire de 27 ans, affecté à la direction de l’ordre public et de la circulation, qui a assuré en garde à vue avoir agi en état de légitime défense » précise 20 minutes.
Les faits se sont déroulés au matin du 29 juin dernier, dans une dépendance d’un pavillon de Bobigny. Une dame âgée a alerté son petit-fils, policier, après avoir entendu du bruit dans la dépendance. Sur place, selon le récit qu’en fait 20 minutes, le policier découvre Amar, un Algérien en situation irrégulière, dormant sur un lit de fortune qu’il avait installé. Selon une source policière citée par 20 minutes, l’agent a d’abord alerté ses collègues et leur a demandé d’intervenir pour interpeller le SDF qu’il maintenait.
Quelques minutes plus tard, à 6 h 38 très précisément, il les a rappelés et leur a expliqué avoir tué cet homme avec son arme administrative. Selon lui, la victime serait devenue agressive et l’aurait menacé avec un objet. Toujours selon les informations de 20 minutes, « après l’avoir tué, l’auteur des coups de feu a pris deux photos de la victime, au sol, décédée, avec son portable. Avant de rappeler ses collègues ».
Contacté par 20 Minutes, Me Yassine Bouzrou, l’avocat qui représente la famille du sans-abri « privilégie l’hypothèse d’un crime raciste, notamment compte tenu des termes qu’il a employés pour qualifier la victime durant ses auditions devant les enquêteurs ».
En l’état des investigations, la circonstance aggravante de racisme n’a pas été retenue. Le policier a été placé en détention provisoire. Me Bouzrou a demandé le dépaysement de l’enquête. Selon l’avocat, le procureur de la République de Bobigny, Eric Mathais, « affiche sa proximité avec les policiers sur les réseaux sociaux », et n’aurait donc pas la distance nécessaire, selon lui, . « C’est un magistrat qui n’a pas la distance nécessaire avec les policiers ».
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