Ce mardi 2 juillet, de 10 heures à 12 heures, Midi Libre et le politologue David Gouard se mettent à la disposition des lecteurs pour répondre à leurs interrogations avant le second tour des élections législatives.
Après un premier tour marqué par le score historique du Rassemblement national et un nombre inédit de triangulaires, les questions sont nombreuses à l’approche du second tour qui se tient ce dimanche 7 juillet.
Posez vos questions
Entre 10 heures et 12 heures, Midi Libre répond aux questions que vous vous posez. Qu’il s’agisse des stratégies politiques à l’œuvre, des enjeux de cette élection, des alliances, du fonctionnement de l’Assemblée nationale ou des projections sur l’après second tour.
Utilisez la boîte à question ci-dessous en prenant soin de renseigner votre nom et votre question avant de valider.
Nous commencerons à publier les réponses à vos questions dès 10 heures.
Flo : Y a-t-il des infos du côté de la 1re circonscription de l’Hérault ? Il me semble que Patricia Miralles est toujours en course malgré la position prise par Gabriel Attal et l’impossibilité totale qu’elle soit élue. Comment expliquer son silence ?
Réponse de la rédaction – Ce mardi matin à 10 h, Patricia Mirallès arrivée 3e dimanche soir, ne s’est toujours pas exprimée, malgré les nombreuses sollicitations de Midi Libre. Comme vous le dîtes, ses chances de victoire paraissent extrêmement minces en cas de maintien, au regard de son retard sur ses adversaires. Peut-être considère-t-elle qu’un désistement peut inciter une partie de son électorat à se tourner vers le candidat LR-RN, mais il est impossible, à cette heure, d’expliquer son silence.
Tout juste peut-on supposer que sa défaite (car c’en est une) est difficile à encaisser pour une ministre en fonction. On n’imagine pas, en tout cas, qu’elle n’est pas en contact avec l’état-major de Renaissance. De facto, il est possible qu’elle suive le chemin montré par ses collègues Patrick Vignal et Laurence Cristol qui se sont désistés sur les circonscriptions voisines. Réponse au plus tard à 18 h.
Sophie : Qu’en est-il du désistement de Rouverand Valerie dans la 1ere circonscription du Gard ?
Réponse de la rédaction – Valérie Rouverand (Ensemble, Renaissance), arrivée en troisième position dimanche 30 juin au premier tour des législatives, qualifiée pour le second avec un peu plus de 12,5 % des inscrits, a annoncé son désistement ce mardi 2 juillet en début de matinée. Vous pouvez retrouver plus de détails dans notre article sur le sujet.
Marill : Le Nouveau Front Populaire qui prône faire barrage contre le RN, se maintient dans la 6e circonscription de l’Hérault pour faire gagner le RN contre Mme Ménard (DVD), qu’en pensez-vous ?
Réponse de la rédaction – Magali Crozier, la candidate du NFP sur la 6e circonscription de l’Hérault (Béziers) a en effet annoncé se maintenir. Dans une interview à Midi Libre, elle explique : “Le national m’a appelée ce lundi matin en me disant de me maintenir. Car, comme je l’ai dit hier soir, sur Béziers, la situation est particulière avec deux candidats des extrêmes au second tour”. Il y aura donc bien une triangulaire ce dimanche dans cette circonscription.
Monique : Peut-on mettre LFI et le RN sur le même plan ?
Réponse du politologue David Gouard – Non dans le sens où ils ont des programmes clairement distincts. Celui de LFI est nettement marqué à gauche, sur le plan économique et social. Celui du Rassemblement national emprunte plus au libéralisme économique, même s’il reste volontairement flou.
Ensuite, à la question de savoir si ces deux formations politiques font partie de l’arc républicain, on peut y voir une volonté de mettre ces deux partis sur le même plan, de la part de la majorité présidentielle, pour les décrédibiliser ensemble. Après, à partir du moment où ils respectent le verdict des urnes, ils jouent le jeu de la démocratie représentative. Mais si on se réfère à l’expression d’”arc républicain” en plaçant le débat sur le terrain des valeurs, là, on est sur quelque chose de plus subjectif et politique.
Gérard : Les députés (es), élus ce dimanche 30 juin, sont déjà à l’Assemblée Nationale, que font-ils ?
Réponse de la rédaction – 76 députés ont été investis dès le premier tour après avoir recueilli dans leur circonscription plus de 50 % des voix. Ceux-ci ont été accueillis dès le lendemain, lundi 1er juillet, à l’Assemblée nationale. Ils ne siègent pas encore, puisque l’Assemblée n’est pas encore constituée. En revanche, ils se sont rendus sur leur lieu d’exercice, pour diverses formalités administratives et symboliques.
Leur ont par exemple été remis un pin’s, une cocarde, un nouveau badge. Ils en ont aussi profité pour faire ou refaire leur photo officielle. Anecdote rapportée ce mardi matin sur France Info, compte tenu des délais précipités par la dissolution, il n’y avait pas suffisamment de mallettes en cuir, que l’on remet traditionnellement aux députés investis.. Certains se sont donc vus remettre à la place, un tote bag.
Lise : J’ai voté pour la candidature écologiste sur la 3e circonscription de l’Hérault, savez-vous si Flavio Dalmau s’est exprimé ?
Réponse de la rédaction – Flavio Dalmau, candidat sous la bannière des écologistes, a obtenu 3,2 % des voix ce dimanche 30 juin. Il a recueilli 2049 voix. Sur son compte X, le candidat a donc adressé 2049 mercis à ses électeurs et a appelé à voter pour la candidate NFP Fanny Dombre-Coste.
Pablo : En cas de majorité relative RN, Emmanuel Macron peut-il nommer un gouvernement d’union nationale sans l’extrême droite ?
Réponse du politologue David Gouard : oui, c’est tout à fait possible, c’est même une probabilité forte si le Rassemblement national n’a pas une majorité absolue, ou s’il n’arrive pas à en constituer une, avec des élus Les Républicains par exemple. Dès lors, un gouvernement d’union nationale pourrait rassembler la gauche et Renaissance. Emmanuelle Macron appellerait alors pour constituer un gouvernement, un Premier ministre issu de la gauche modérée. C’est le scénario le plus probable.
Marie-Ange : En cas d’absence de majorité absolue à l’Assemblée nationale, comment le président choisira son Premier ministre ? Que se passe-t-il si le groupe qu’il sollicite refuse ?
Réponse du politologue David Gouard – Le chef de l’Etat est libre de choisir et de nommer le Premier ministre qu’il souhaite. En cas de majorité absolue, cependant, il se tournera vers le Rassemblement national et nommera probablement Jordan Bardella. Tout autre choix serait contraire à l’esprit de la Ve République. Et le gouvernement nommé serait immédiatement renversé.
Dans le cas où le Rassemblement national n’obtiendrait qu’une majorité relative, je vois mal le chef de l’Etat nommer un Premier ministre issu de ses rangs. Là aussi, son gouvernement pourrait être immédiatement renversé après un dépôt de censure. Sauf si le RN trouvait une alliance avec les Républicains, mais ça me semble très improbable.
Agathe : Je voudrais savoir si le RN passe au second tour aurais-je toujours mes droits à la Complémentaire santé solidaire (ex CMU) et à la MDPH (Maison départementale des personnes handicapées) ?
Réponse de la rédaction – Dans son programme, le Rassemblement national n’évoque pas les aides apportées aux personnes en situation de handicap. La partie santé s’articule essentiellement autour de mesures visant à renforcer l’hôpital public et à lutter contre les déserts médicaux. Vous pouvez retrouver l’ensemble du programme porté par Jordan Bardella en suivant ce lien.
Domi : Que dit le RN vis-à-vis de la position de la France dans la CE ?
Réponse de la rédaction – Le rassemblement national dans son programme évoque à plusieurs reprises l’Union européenne. Il n’y est jamais question de sortie, en revanche Jordan Bardella promet une “sortie des règles européennes de fixation des prix de l’électricité”, le refus de “tout transfert de compétences vers l’Union européenne dans les domaines de la défense et de la diplomatie”, évoque à plusieurs reprises une “préférence européenne”.
Guy : À partir de quelle heure peut-on publier les résultats : certaines communes ont publié les résultats des élections avant 20 heures, est-ce légal ?
Réponse de la rédaction – Les résultats que vous avez dû voir sont sans doute des estimations. La loi prévoit que les résultats des élections ne puissent pas être publiés avant la fermeture définitive des bureaux de vote, à 20 heures. Même si dans la plupart des communes, les bureaux de vote ferment à 18 heures, dans les grandes villes les bureaux de vote peuvent fermer à 19 heures ou 20 heures, comme c’est le cas à Montpellier.
Nicolas : On entend beaucoup parler d’un gouvernement technique, qu’est-ce que ça signifie ?
Réponse de la rédaction – Le gouvernement en l’absence d’une majorité à l’Assemblée, pourrait être renversé par une motion de censure. C’est en ce sens que la situation pourrait être inédite, comme l’analyse le maître de conférences en droit public Benjamin Morel pour Midi Libre. Une option qui s’offre alors à Emmanuel Macron serait alors celle d’un gouvernement dit “technique”,”avec un “vieux sage” relativement consensuel comme Premier ministre, qui nommerait des fonctionnaires comme ministres”, explique le constitutionnaliste.