Ça commence à faire long. Voilà deux ans tout rond que les salariés d’Atos sont dans l’incertitude et vont de coup de théâtre en rebondissement concernant l’avenir du fleuron français du numérique. Le dernier épisode en date a eu lieu ce dimanche 30 juin et fait prendre à la multinationale un tournant bien sombre.
Après la décision, il y a deux semaines, du tribunal de commerce de privilégier le plan de sauvetage défendu par OnePoint, employés et syndicats espéraient enfin pouvoir se projeter un peu, discuter emploi et projet industriel. Sauf que vendredi, sans justifier sa décision, David Layani, patron de OnePoint s’est rétracté et, avec lui, son plan et ses centaines de millions.
Dans leur coin, les créanciers ont remis l’ouvrage sur le métier. Ce sont eux, les fonds d’investissement et gérants d’actifs D. E. Shaw, Boussard & Gavaudan, Tresidor, Syquant, SPG, Fidera, BlackRock ou encore AG2R, qui tiennent Atos par les cordons de la bourse, depuis l’aire Thierry Breton. Celui qui a dirigé le groupe pendant dix ans ne croyait qu’en la croissance externe. Au bout de 43 rachats d’entreprises, la dette a été multipliée par 8, jusqu’à devenir insoutenable.