Trente-huit petits centimes. C’est ce que les demandeurs d’emploi bénéficiant de l’allocation minimale vont recevoir en plus chaque jour à partir de ce lundi 1er juillet. Soit 991,07 euros brut par mois, au lieu des 979,29 euros actuels.
Le conseil d’administration de l’Unédic, composé de représentants des employeurs et des travailleurs, a voté à la majorité jeudi une revalorisation en dessous de l’inflation. Elle concernerait deux millions d’allocataires sur les 2,7 millions enregistrés, certains indemnisés depuis moins de six mois n’étant pas pris en compte.
Le communiqué de l’Unédic a beau souligner que cette augmentation « intervient après deux autres en 2023 (+ 1,9 % au 1er avril, puis + 1,9 % au 1er juillet) », l’organisme gestionnaire de l’assurance chômage précise qu’elle « tient compte à la fois du contexte économique et de l’équilibre financier du régime ». Cette revalorisation représente 150 millions d’euros cette année, 210 millions d’euros pour 2025.
+ 1,2 % ou… rien
Pour la CFDT, il s’agit d’une « déception amère ». « Le patronat a fait une première proposition de revalorisation à hauteur de 1 % et n’a accordé que 1,2 % après une suspension de séance », explique dans un communiqué le syndicat. La CFDT, qui plaidait pour une augmentation de 2,5 % au vu de l’inflation persistante, « a été contrainte de s’abstenir, ainsi que les autres organisations syndicales, afin qu’une décision de revalorisation des allocations puisse être appliquée. (…) Une opposition aurait conduit à une absence de décision qui aurait pénalisé les demandeurs d’emploi ».
Le gouvernement a jusqu’au 30 juin minuit pour publier le décret portant sur sa nouvelle réforme de l’assurance chômage, les règles d’indemnisations actuelles arrivant à échéance à ce moment. Ce nouveau changement (cinquième décret depuis 2017) dans l’accès aux droits a pour but de réaliser 3,7 milliards d’euros d’économies en année pleine sur le dos des chômeurs. Pour obtenir une allocation, il faudra avoir travaillé 6 mois sur les 24 mois précédant la perte d’emploi. Et la durée maximale d’indemnisation diminuera de 18 à 15 mois.
La CGT corrobore ce scénario : « La CGT a revendiqué une revalorisation de 10 euros minimum par jour et la prise en compte de l’inflation annuelle moyenne 2023 à 4,9 % ainsi que la revalorisation de tous les paramètres fixes. Quand toutes les organisations syndicales ont exigé de tenir compte de l´inflation, le patronat a bloqué sa position à une augmentation de 1,2 %. »
Rappelant que « 40 % (des personnes privées d´emploi indemnisées) sont sous le seuil de pauvreté » et « que 62 % des inscrits à France Travail ne sont pas ou plus indemnisés », la centrale de Montreuil dénonce qu’à « quelques jours des législatives, le gouvernement comme le patronat continuent de cibler les allocataires de l’assurance chômage : alors que l’extrême droite prospère sur la désespérance sociale, tout en promettant la chasse aux « assistés », ces positions sont d’une gravité sans nom ».
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