Un policier municipal a tué un homme mercredi 19 juin au matin à Aubervilliers, en Seine-Saint-Denis. Selon le récit du procureur de Bobigny Eric Mathais, les forces de police ont été appelées alors que cette personne avait porté cinq coups de tournevis à un agent de propreté.
En intervention sur les lieux, l’un des policiers nationaux a été pris à partie par l’homme qui « tentait de lui porter des coups à travers la fenêtre » du véhicule, « parven(ant) à le blesser au niveau du bras ». « Dans des circonstances qui restent à déterminer», « un policier municipal, qui patrouillait dans le secteur » a tiré en direction de l’auteur des coups à deux reprises, « le touchant au niveau du thorax », écrit le procureur dans un communiqué.
Plusieurs enquêtes ouvertes
L’agent de police a été placé en garde à vue pour « violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner par personne dépositaire de l’autorité publique ». Le service départemental de police judiciaire est chargé des investigations, « la police municipale ne relevant pas des compétences de l’IGPN », a précisé le parquet. Deux autres enquêtes visant le défunt ont été ouvertes pour « violences volontaires avec arme sur personne chargée de mission de service public et personne dépositaire de l’autorité publique », confiées à la sûreté territoriale.
Depuis sept ans, l’homme décédé vivait dans sa voiture, habituellement stationnée dans une rue calme et récemment retirée par la police municipale. Une vingtaine de personnes s’étaient rassemblées sur les lieux après le drame. « C’est un frère à nous, il est malade. Au moment où ils le tuent, il n’était pas armé », avance, parmi elles, Abdou Marico, qui dénonce un « assassinat ». « Depuis quelques jours, il n’était pas bien, il n’avait pas où dormir. Il était perturbé, on lui a dit qu’on allait lui trouver une autre voiture », témoigne un proche interrogé par l’Agence France-Presse (AFP). « Tous les policiers d’Aubervilliers savent qu’il est fou », rapporte également Abou Doumbia, membre de l’Association des jeunes ivoiriens de France.
Des membres de l’association ont annoncé vouloir porter plainte, dénonçant l’usage de l’arme à feu. « On peut arrêter quelqu’un avec un tournevis », estime un homme, rencontré sur place par l’AFP. « Ils ont le matériel pour faire ça », abonde un autre. « Il ne méritait pas ça : il y avait d’autres moyens de l’arrêter », déplore également une jeune femme assurant, tout comme d’autres riverains, ne s’être « jamais sentie en danger face à lui ».
Le média que les milliardaires ne peuvent pas s’acheter
Nous ne sommes financés par aucun milliardaire. Et nous en sommes fiers ! Mais nous sommes confrontés à des défis financiers constants. Soutenez-nous ! Votre don sera défiscalisé : donner 5€ vous reviendra à 1.65€. Le prix d’un café.Je veux en savoir plus !