Convoqué à la maison de justice et de droit de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), le secrétaire départemental de la CGT a été entendu ce mardi 11 juin pour un délit d’« outrage ». Les faits qui lui sont reprochés remontent au 4 avril. Ce jour-là, Kamel Brahmi participe à un rassemblement pacifique avec plusieurs dizaines d’habitants de la Seine-Saint-Denis à l’occasion de l’inauguration par Emmanuel Macron du stade nautique de Saint-Denis, nouvel équipement phare des jeux Olympiques.
L’objectif est alors de protester contre le manque de moyens dont souffre le département. Aux abords du Stade de France, le cortège est conduit sous escorte vers la station du RER B. Saisissant au vol des propos imputés au cégétiste, les policiers interpellent Kamel Brahmi et le place en garde à vue pendant sept heures.
Lors d’un rassemblement de soutien, ce mardi, le représentant syndical a réaffirmé son innocence devant une assistance fournie aux couleurs de la CGT, de FO, de Solidaires et de la FSU. « Je n’ai jamais insulté un policier, je veux changer la société avec mes camarades syndicaux », assène le père de deux enfants, qui se dit « serein » et « combatif » quelques heures avant sa convocation devant le substitut du procureur.
« Notre camarade est connu pour son flegme et son calme à toute épreuve », corrobore Stéphane Peu, député communiste de Seine-Saint-Denis qui parle d’« un dossier monté de toutes pièces par la police ». Pour la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, la convocation de Kamel Brahmi fait partie du « tour de France des commissariats » qu’elle parcourt depuis que la vague de répression antisyndicale qui s’est abattue à l’issue du mouvement des retraites.
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