Ces élections seront-elles celles du triomphe de l’imposture et de la haine ? C’est, hélas, à craindre si on se fie aux différentes enquêtes d’opinion. Le RN et son candidat caracolent en tête, surfant sur la colère et les difficultés quotidiennes des gens, alors que leur politique est à l’opposé des besoins des classes populaires – qui sont d’ailleurs quasiment absentes de la liste conduite par Bardella.
Mais qui a porté ce discours de vérité pendant cette campagne électorale ? Qui a tenté de démonter l’escroquerie sociale du RN ? Force est de constater que le candidat à la pointe de ce combat est Léon Deffontaines. L’extrême droite a été promue et instrumentalisée pendant des décennies pour servir de repoussoir et maintenir au pouvoir des défenseurs des intérêts du capital. Elle est désormais suffisamment acceptable pour que la bourgeoisie en fasse une option pour le pouvoir, en France mais aussi en Europe.
Et sans le jeune chef de file communiste de la liste « Gauche unie », la vérité du tropisme du RN en faveur des intérêts des classes les plus aisées serait restée dans l’ombre. Déjà, en 1934, Paul Vaillant-Couturier pointait : « Dans l’impossibilité où sont les fascistes d’apporter le moindre soulagement réel aux malheureux peuples qui les subissent, ils n’espèrent plus qu’en une issue : la guerre. » Cette guerre, c’est celle que le RN veut mener aux classes populaires, aux étrangers, aux féministes, aux syndicalistes et à tout ce qui fait le camp du progrès. C’est cette guerre qui est menée à longueur d’antenne sur les médias de Bolloré.
« Le fascisme, c’est votre offensive de capitalistes contre les prolétaires des usines et des campagnes, contre les libertés de la classe ouvrière », disait déjà Maurice Thorez en appelant à un front unique contre cette idéologie. À quelques heures du vote, il est encore possible de réduire l’influence de l’extrême droite en France et en Europe. Si la liste « Gauche unie », dans laquelle se trouve massivement représenté le monde du travail, réussit à franchir la barre des 5 % avec laquelle elle flirte depuis plusieurs semaines, alors, il y aura 5 députés de gauche et du monde du travail en plus au Parlement européen. Et autant de sièges en moins pour les fascistes.