Bruxelles aide les régions via des fonds dédiés. Sans oublier la politique agricole commune. Décryptage.
À l’heure d’évaluer le poids des investissements et financement de l’Union européenne dans les territoires français, la collectivité régionale d’Occitanie la mesure et l’apprécie ainsi : “70 % du budget de l’Union européenne sont consacrés aux actions de proximité. Les fonds européens permettent à des milliers de projets de voir le jour en Occitanie, sur des thématiques variées (agriculture, soutien aux entreprises, recherche, innovation, numérique, etc.), pour favoriser l’emploi, la cohésion sociale, le développement durable et la transition énergétique.”
C’est ainsi que, pour la période 2021-2027, c’est un montant total de 1,4 milliard d’euros que l’UE investit, comme on peut en voir le détail ci-contre.
Soit des fonds structurels qui financent des projets locaux en région. Auxquels s’ajoutent des fonds sectoriels, pour lesquels il peut y avoir des appels à projets, qui relèvent d’un système de subventions gérées directement par l’UE. Ils aident à financer, en tout ou partie, des projets tels que la ligne à grande vitesse Montpellier-Perpignan, par exemple.
D’une ligne LGV à des pots de fleurs composteurs
Quelques exemples de projets et de structures, développés dans les treize départements d’Occitanie, et bénéficiant de fonds européens, via des programmes, dispositifs, financements et autres subventions spécialement dédiés aux Régions des vingt-sept États membres de l’UE.
En vrac, on peut donc citer des établissements publics de santé (par exemple, 800 000 € pour le CHU de Perpignan, afin d’acquérir du matériel, avec des crédits européens attribués lors de l’exercice 2014-2020), des lycées dotés d’un meilleur accès au numérique, et les lycéens de la région équipés (tous) d’un ordinateur portable gratuit, le musée de la romanité NarboVia à Narbonne (six millions d’euros, sur l’exercice précédent aussi), 1 600 logements sociaux réhabilités, 13 km de pistes cyclables créés ou les deux lignes ferroviaires à grande vitesse. Entre autres projets majeurs.
Mais, sur une autre échelle, on peut également citer, parmi d’autres bénéficiaires de crédits européens, par exemple, une exploitation de vaches laitières à Saint-Julien-de-Briola, dans l’Aude, les inventeurs montpelliérains d’un pot de fleurs composteur ou une entreprise de système de tri des matériaux liquides au Pouget, dans l’Hérault.
Par ailleurs, en sus, du Fonds européen de développement régional (Feder), du Fonds social européen (FSE +), et des fonds alloués au développement rural, et aux affaires maritimes, à la pêche, et à l’aquaculture, dont la Région assure la gestion, les financements européens abondent également en région au titre de la politique agricole commune.
La PAC, dont l’État, avec la Commission européenne, administre la totalité de l’enveloppe allouée à la région. “45 000 agriculteurs y ont droit en Occitanie”, nous indiquait ainsi récemment Nadia Pellefigue, vice-présidente de la Région à l’enseignement supérieur, la recherche, l’Europe et aux relations internationales.
La Région déploie son influence depuis Bruxelles
“Il faut être présent ici, c’est indispensable”, nous confiait récemment, depuis Bruxelles, Jean-Luc Gibelin, vice-président de la Région aux mobilités pour tous et infrastructures de transports. L’élu s’exprimait depuis les locaux d’Occitanie Europe, association née en 2017 (après la fusion des régions Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon), dirigée par Yannick Proto et qui emploie six salariés permanents et deux stagiaires, au cœur du quartier européen de Bruxelles. Où plus de 300 collectivités régionales et locales ont ouvert un bureau de représentation.
Dont Occitanie Europe. Et la présidente de Région Carole Delga d’en préciser la mission : “Ce n’est pas un bureau de représentation institutionnelle. Nous sommes là pour que la Région puisse prendre toute sa part sur les orientations de la politique européenne. Pour que la Région puisse peser et capter des crédits européens. C’est capital, bien sûr. Pour les LGV, par exemple : les deux lignes sont éligibles à des crédits européens, qui représentent 20 % du financement total.”
Et de souligner que pour l’année civile 2021, par exemple, c’est 1,6 milliard d’euros qui avait été attribué à l’Occitanie au titre de la PAC, sous la forme d’aides “directes aux exploitations, ce qui donne une idée des sommes qui arrivent sur le territoire”.
Un exemple, parmi d’autres, de l’impact des financements européens déployés sur les treize départements d’Occitanie, tous secteurs d’activité confondus. Ce qu’apprécie d’autant plus Carole Delga qui ne manque jamais de rappeler que la Région qu’elle préside compte “parmi les trois de France qui réussissent à capter le plus de crédits européens”.