L’accès au logement est devenu une véritable lutte qui transcende les âges et les situations. Selon une étude de l’Union Nationale des Aménageurs (UNAM) et l’École Supérieure des Professions de l’Immobilier (ESPI) rendue publique mardi 21 mai, la France a besoin de près de 400 000 logements supplémentaires par an d’ici à 2030.
Le « desserrement des ménages », imputé essentiellement aux divorces et au vieillissement de la population, explique la recrudescence du besoin de logements. En effet, « le parc immobilier est mobilisé par des personnes seules », précise l’étude, les ménages se séparent et le logement est délaissé par celui ou celle qui doit alors en chercher un nouveau.
Malgré la baisse de 6,6 % du taux de natalité en France en un an (soit 48 000 naissances de moins que l’an passé), Paul Meyer, délégué général national de l’UNAM Île-de-France tient à rappeler a rappelé auprès de l’AFP que « la baisse démographique n’induit pas la baisse de la demande, au contraire, le phénomène de desserrement pèse trois fois plus sur les besoins que le phénomène de démographie ». Si la demande potentielle était suscitée par la croissance démographique, c’est dorénavant la réduction de la taille des ménages qui l’alimente.
La géographie, une variable importante
À Paris, le phénomène s’explique par la présence de nombreux ménages composés d’une seule personne, essentiellement des jeunes étudiants ou jeunes actifs ainsi que de ménages séparés. Alors que dans d’autres départements, tels qu’en Seine-et-Marne ou dans les Yvelines, c’est le vieillissement de la population qui cause ce « desserrement ».
L’étude établit aussi que l’effet n’est pas aussi notoire dans le reste de la banlieue parisienne, en particulier dans l’Est et le Nord, où l’on dénombre de nombreux ménages avec enfants. C’est surtout autour des grandes métropoles, en raison de leurs attractivités et subséquemment du phénomène de desserrement qu’elles subissent, que les besoins en logements sont les plus importants.
Un phénomène « sous-estimé »
« Certaines administrations disent aux politiques « inutile d’investir dans le logement, il n’y en aura plus besoin demain. » C’est faux. Et c’est ce qu’on veut démontrer », témoigne Paul Meyer. Selon les auteurs de l’étude, le phénomène est « sous-estimé » par les pouvoirs publics.
Pour eux, cette étude a pour but de contribuer au débat public et n’a pas pour intention seule d’alerter, mais aussi d’établir et de proposer des alternatives. « Les projets que nous réalisons aujourd’hui doivent intégrer le vieillissement, c’est fondamental. On entend peu parler dans les documents de planification de l’urbanisme », rappelle le président de l’UNAM Île-de-France.
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