C’est une question que, semble-t-il, nos confrères de RTL ne s’étaient jamais posée : « Émeutes en Nouvelle-Calédonie : qui sont les Kanak ? », titrait la radio en une de son site ce jeudi. 171 ans après la prise de possession française dans l’archipel du Pacifique, il était temps.
Soyons magnanimes : la radio voulait faire œuvre de pédagogie. Mais l’anecdote est symbolique de la méconnaissance de l’histoire et de la situation en Kanaky – Nouvelle-Calédonie, notamment médiatique. Et d’autres n’ont pas les mêmes intentions : sur les ondes et les chaînes d’information, qui donnent la parole quasi exclusivement aux dirigeants de la droite calédonienne et du gouvernement, c’est la curée.
« Émeutiers », « voyous », « radicalisés », forcément « manipulés » par l’Azerbaïdjan, la Chine, la gauche française, la Turquie, les États-Unis – ou, qui sait, la présipauté de Groland –, puisque, comme le décrit l’historien calédonien Louis-José Barbançon, « on pense toujours en France que les Kanak sont incapables de penser par eux-mêmes ».