« Et vive la lutte du peuple kanak » peut-on entendre scandé au pied de la statue Place de la république, entourée pour l’occasion d’une multitude de drapeaux de Kanaky-Nouvelle-Calédonie. Alors que Nouméa s’embrase entre tensions, feux et grèves depuis 4 jours, l’assemblée nationale a très tôt ce mercredi 15 mai, voté en faveur de l’élargissement du corps électoral de l’archipel.
Une décision qui ne passe pas auprès des Calédoniens. « Si un jour, il doit y avoir un dégel, cela ne doit pas se faire comme ça où l’on force le truc. C’est une honte de voter dans des conditions pareilles », déplore Lou, étudiante néo-calédonienne née en Martinique, venue au rassemblement avec son compagnon kanak.
« On est à 22 000 kilomètres, on est impuissants »
Derrière ce passage en force, plusieurs inquiétudes. D’abord celle de ne plus pouvoir être en contact avec ses proches. « Il y a des réseaux qui ont été coupés. On a de moins en moins de nouvelles de ce qu’il se passe. On est à 22 000 kilomètres, on est impuissants », se livre Claire, calédonienne, la voix empreinte d’émotion. Avant de poursuivre avec sa deuxième crainte : « On réécrit ce qui a été fait il y a quelques années. Qu’est-ce qu’on fait ? On transmet cela à nos enfants ? »
Les membres de la Cellule de Coordination des Actions de Terrain étaient présents sur place. Ils sont à l’initiative des rassemblements prévus depuis le début des discussions sur la réforme constitutionnelle. À leurs côtés, des politiques étaient présents pour apporter leur soutien. Parmi eux : le Parti Communiste Français, la CGT Paris, la France insoumise, ou encore le Nouveau Parti Anticapitaliste.
Prochaine étape : la réunion du congrès pour voter la réforme avant la fin du mois de juin selon une déclaration d’Emmanuel Macron, mercredi 15 mai.
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