L’ex-ministre Damien Abad, accusé de violences sexuelles par trois femmes, a été mis en examen ce jeudi 16 mai à Paris pour tentative de viol en 2010 sur l’une d’entre elles, a appris l’AFP de source proche du dossier.
Accusé de violences sexuelles par trois femmes, Damien Abad a été mis en examen ce jeudi 16 mai pour tentative de viol en 2010 sur l’une d’elles. L’ancien ministre des Solidarité, de l’autonomie et des personnes handicapées, originaire d’Aubord dans le Gard, est visé par une enquête depuis juin 2023.
Le député (apparenté Renaissance) de l’Ain a été placé sous le statut plus favorable de témoin assisté pour les deux autres femmes, qui l’accusent de les avoir violées en 2010 et en 2011.
Il clame son innocence
Mediapart avait relayé ces accusations de viol à son encontre dès le lendemain de sa nomination. Il avait quitté l’exécutif début juillet 2022 à l’occasion du remaniement.
Dans un communiqué transmis à l’AFP, l’homme politique a assuré n’avoir “aucun doute” que son “innocence” serait “confirmée à l’issue” des investigations.
Avant d’entrée au gouvernement, il a été conseiller municipal à Vauvert sur la liste du maire Gérard Gayaud en 2008. Puis en 2012, il est le premier élu handicapé à siéger à l’Assemblée. Damien Abad est atteint d’une maladie rare, l’arthrogrypose, qui bloque ses articulations et réduit sa mobilité.
Retour sur l’affaire Damien Abad
“L’affaire Damien Abad” avait éclaté au printemps 2022, lorsque Mediapart avait publié des témoignages de deux femmes, accusant Damien Abad de viols, respectivement en 2010 et 2011.
Avant de s’exprimer dans la presse, la première avait indiqué avoir émis un signalement anonyme à l’Observatoire des violences sexistes et sexuelles en politique, la seconde avoir vu sa plainte classée par le parquet de Paris en 2017.
Leur prise de parole dans Mediapart avait incité une troisième femme, une élue centriste, à témoigner à son tour, puis à porter plainte pour tentative de viol. Cette dernière accuse notamment l’ex-ministre d’avoir cherché à la violer lors d’une fête organisée chez lui à Paris, en 2010.
Sa plainte avait engendré l’ouverture d’une enquête préliminaire. Le député, dont l’immunité parlementaire avait été levée, avait été placé en garde à vue le 7 juin puis relâché sans poursuites.
Les investigations ont ensuite été confiées à deux juges d’instruction, et les trois femmes se sont constituées parties civiles dans ce dossier.