L’antisémitisme et l’extrême droite ne doivent pas être banalisés. Très tôt ce 8 mai, des croix gammées et des insultes homophobes ont été taguées sur le monument aux morts d’Escautpont près de Valenciennes (Nord). La commune « se réveille sous le choc, peut-on lire sur le post Facebook de la mairie d’Escautpont, c’est le souvenir de nos Morts pour la France qui est insulté ». Pour Fabien Roussel, député PCF de cette circonscription du Nord, ces tags sont « l’expression complètement décomplexée d’une extrême droite dangereuse qui gagne du terrain en Europe et en France. » Selon le secrétaire national du PCF, le tag homophobe inscrit sur le devant de la stèle est une attaque qui s’adresse certainement au maire, Raphaël Kruszynski.
Le même jour, à Mulhouse, des tags néonazis ont recouvert les affiches de campagne pour les européennes de la tête de liste communiste Léon Deffontaines : « Morts aux rouges ». En l’espace d’un an, une vingtaine de sièges du PCF ont été vandalisés avec des croix nazies et des menaces de mort. Le 21 décembre dernier, le maire communiste de Péage-en-Roussillon (Isère), André Mondange, a été passé à tabac par des nationalistes. « Cette multiplication d’actes montre que plus l’extrême droite progresse politiquement dans le pays, plus cela libère ces expressions nazies, fascistes et ces menaces de mort, poursuit Fabien Roussel, C’est extrêmement grave, ça ne peut pas être banalisé. »
« Ce matin, une personne m’a expliqué que les croix gammées sur des monuments aux morts, ça arrive tous les jours. C’est extrêmement grave », a affirmé l’élu communiste, avant de poursuivre : « Nous vivons dans une époque où toutes les extrêmes prennent le pouvoir. Parmi elles, l’extrême droite est la force politique qui grandit le plus. Quand elle augmente son influence, ça libère la parole, les gestes, les propos racistes ou antisémites et les menaces de mort. Tel est le cas avec les récentes agressions envers les mosquées. »
Comment sortir la tête de ce climat ambiant où la haine et le rejet de l’autre deviennent les seuls mots d’ordre ? Un climat où il n’y a plus de débats politiques, plus de dialogues, « mais uniquement de l’invective et de l’insulte ». Pour Fabien Roussel, nous avons besoin de « retrouver un pays apaisé où l’on peut débattre sans s’insulter ou se sentir menacé d’être convoqué par la police ou par les tribunaux comme c’est le cas de responsables syndicaux et politiques. »
En guise de soutien face aux dégradations, Fabien Roussel a tenu à assister à la cérémonie d’Escautpont. Pour faire entendre la colère des habitants, la municipalité a décidé de maintenir l’événement : « Pour le Maire, pour les élus, pour le personnel municipal et plus généralement pour toute la ville, cette matinée devait être une matinée de commémoration, de joie et de fierté. Et bien, il en sera ainsi ! »
Raphaël Kruszynski a porté plainte. Fabien Roussel et Léon Deffontaines feront de même contre les menaces de mort à leur encontre, et à travers eux, de tous les militants communistes.
Margot Bonnéry