Une pointe de vitesse de 120 kilomètres heure, une gare sous le CNIT, à la Défense, occupant l’équivalent d’une tour Montparnasse couchée, à 35 mètres de profondeur, 8 kilomètres de tunnel entre Saint-Lazare et Nanterre… le prolongement de RER E dans l’Ouest francilien est une véritable prouesse technologique. Inaugurée ce vendredi, l’extension entre la plus grande zone d’affaires européenne et la gare du Nord vient clôturer près de neuf années de travaux titanesques.
Le coût, lui, est non négligeable : le nouveau tronçon de la ligne E jusqu’à Mantes-la-Jolie (Yvelines), à l’horizon 2026, devrait coûter 5,4 milliards d’euros. Mais dans l’immédiat, trois nouvelles gares (Porte Maillot, la Défense et Nanterre-la-Folie) seront connectées au réseau existant. « L’ouverture du RER E jusqu’à la Défense va permettre, à terme, un désengorgement du RER B de 7 % », se félicitait, Valérie Pécresse, présidente d’Ile-de-France-mobilités, le 27 mars lors de la présentation du plan transports durant les épreuves Olympique.
Retards préjudiciables de nouvelles rames
Mais derrière ce plan de communication, à point nommé à quelques semaines du début de l’événement sportif mondial, quelle réalité pour les Franciliens ? Dans les faits, à compter du 6 mai, les usagers ne pourront bénéficier que de quatre trains par heure, uniquement aux heures creuses, entre Nanterre-La-Folie et Magenta/Rosa Parks. Ces premiers trains seront en réalité des « navettes », circulant uniquement entre Nanterre et la gare du Nord (Magenta). Concrètement, les usagers venant de l’est francilien devront changer de rame, à gare du Nord, pour poursuivre leur trajet en direction de la Défense.
Selon un communiqué du groupe communiste à la Région Île-de-France, « il faudra attendre novembre voire décembre 2024 pour que le prolongement soit réellement effectif, du premier au dernier train et avec une offre satisfaisante. » La faute à un retard de livraison des « RER NG », les nouvelles rames construites par Alstom, commandées pour absorber le flux de nouveaux usagers. Transilien ne dispose que de 14 des 34 rames commandées.
Selon nos informations, durant les épreuves olympiques et paralympiques, le dispositif de navette sera complété par quatre trains en heures de pointe, uniquement entre la porte Maillot (pôle multimodal olympique) et Nanterre-La-Folie. Même s’il ne s’agit pas d’une ligne clef pour le bon déroulement des Jeux olympiques, le RER E desservira le stade nautique de Vaires-sur-Marne et la défense Aréna, pour les épreuves de natation. Surtout, la gare Rosa Parks se trouve à 1 kilomètre de marche de l’Adidas Arena de la porte de La Chapelle.