Les places éligibles sont désormais pourvues chez les Républicains, et du Rassemblement national. Annonces attendues ce jeudi ou vendredi, du côté de Renaissance de et ses alliés.
Élections européennes, dernière ligne droite et sprint final : d’ici la fin de cette semaine, soit à moins de quarante jours du dimanche 9 juin, date du scrutin, les principaux partis auront dévoilé la composition de leur liste. Ce qui permettra de lancer réellement la campagne dans sa phase la plus intense.
Car nombre d’incertitudes subsistaient jusqu’alors, notamment du côté de formations politiques majeures, chez les Républicains, au Rassemblement national, ou du côté dans les rangs de la majorité présidentielle.
Les Républicains : 31 noms dévoilés
Ce mardi, la Commission nationale d’investiture des Républicains a tranché : après une réunion puis un vote, l’instance du parti dirigé par Éric Ciotti a dévoilé les noms des 31 premiers noms désormais inscrits en haut de leur liste pour les élections européennes, liste conduite, comme en 2019, par François-Xavier Bellamy.
Jusqu’alors, seule l’identité de la numéro 2 était connue, soit l’agricultrice tarnaise Céline Imart, alors qu’il semblait acquis que le général Christophe Gomart occuperait la troisième place. La suite, enfin révélée, aura été le résultat d’une longue et difficile gestation.
Pour LR, 8,48 % des suffrages et huit élus en 2019
En effet, en obtenant 8,48 % des suffrages voici cinq ans (un résultat jugé alors terriblement décevant qui avait entraîné la chute du président du parti Laurent Wauquiez), la liste LR avait obtenu huit sièges. Or, tous les sondages, jusqu’aux plus récents, donnent au parti de droite un score en deçà, légèrement, de celui de 2019. La dernière enquête Ipsos publiée le 30 avril l’estimait à 6,5 % des intentions de vote, entre 5,8 %, au pire, et 7,2 %, au mieux, en tenant compte des marges d’erreur.
Les places étaient donc chères. Nadine Morano et Brice Hortefeux, critiqués en interne où ils étaient nombreux à appeler à un large renouvellement, ont sauvé la leur (respectivement 6e et 7e), le chirurgien niçois et proche d’Éric Ciotti, Laurent Castillo, prend la 5e, et à la Bretonne et maire de Vitré Isabelle Le Callennenc, échoit la 4e.
Des déçus…
Au vu des sondages actuels, donc, Guilhem Carayon (9e), président des Jeunes LR, ou les eurodéputés sortants Anne Sander (10e) et Geoffroy Didier (11e) peuvent être vus comme les perdants de cette investiture.
“Nous avons trois nouveautés dans les cinq premiers, trois personnalités issues de la société civile. Ce qui montre aussi, en vue de la présidentielle que nous nous intéressons de près aux questions d’agriculture, de défense ou de santé” appréciait cependant ce mercredi Arnaud Julien, président de la fédération héraultaise de LR.
Julien Sanchez sur la liste du RN
Pour la première fois, le Rassemblement national avait choisi, en ce 1er mai, de délaisser la célébration de Jeanne-d’Arc (récupérée par Marion maréchal) pour privilégier la campagne des européennes. Via un meeting organisé au palais des congrès de Perpignan, sur les terres de Louis Aliot qui en est le maire depuis 2020. Et qui clôturera symboliquement la liste aux européennes, tout juste précédé par Marine Le Pen. Une liste dont Jordan Bardella a annoncé les 35 premiers noms, parmi lesquels figurent de nombreuses personnalités issues de la région Occitanie.
La plus spectaculaire nouvelle concerne le maire de Beaucaire, Julien Sanchez, par ailleurs patron du groupe RN au Conseil régional, où il incarnait jusqu’alors la principale force d’opposition à la présidente Carole Delga. Il occupe la 17e place de la liste, en position facilement éligible donc, au regard des sondages actuellement très favorables à l’ex-Front national (crédité de 30 % des intentions de vote environ).
Jean-Paul Garraud à la 5e place de la liste RN
Il a d’ores et déjà annoncé que s’il était effectivement élu, il démissionnerait, à la fois, de son mandat, et de celui de conseiller régional. Notons par ailleurs que son avocate, gardoise également, Sylvie Josserand est en 26e position, et que l’ex-tête de liste RN aux élections régionales, le magistrat Jean-Paul Garraud, est solidement installé à la 5e place.
Enfin, relevons la présence sur cette liste d’un autre conseiller régional d’Occitanie, Julien Leonardelli, responsable RN en Haute-Garonne, en 27e position.
Renaissance et ses alliés : presque fait…
Il ne reste dès lors plus qu’à connaître les noms des candidats en position éligible sur la liste de la majorité présidentielle, apparemment pas évidente à boucler, dès lors qu’elle est créditée de 18 %, au mieux pour l’instant, d’intentions de vote.
Avec une équation difficile à résoudre, entre désir de renouvellement, sortants à satisfaire (ils sont 19 à vouloir repartir sur 23 élus actuels), et exigences de cinq partis distincts : Renaissance, qui se taillera la part du lion, et ses alliés du MoDem et d’Horizons, et ceux, aux ambitions bien plus modestes, du Parti républicain et de l’UDI.
Selon nos informations, la fumée blanche apparaîtrait ce jeudi soir ou vendredi matin. Avant un programme dévoilé lundi.