« Le Parti communiste, comme d’ailleurs le Mouvement des jeunes communistes de France (JC), s’est dès le départ mobilisé pour que justice soit rendue à Mumia Abu Jamal. À titre plus personnel, j’ai adhéré à la JC en 1993. J’avais à l’époque 13 ans. Les premières affiches que j’ai collées étaient à l’effigie de Mumia, et réclamaient déjà sa libération et la révision de son procès. Ce combat m’a poursuivi comme toute une génération. Lui rendre visite, aux États-Unis, en ce jour d’anniversaire de ses 70 ans, est important pour moi : c’est un moyen de dire que nous ne devons pas l’oublier.
Tout prouve que sa condamnation, son procès relèvent d’un simulacre. Mumia, au fond, est un double symbole. D’abord, il est le symbole de la lutte contre la peine de mort. Il a été victime d’un parti pris évident de la part de ceux qui l’ont jugé, à commencer par celui du procureur qui, de son propre aveu, voulait « griller un nègre ».
Sans la mobilisation en faveur de Mumia, à l’heure où nous nous parlons, il aurait été exécuté. Il est par ailleurs le symbole de la lutte contre le racisme et contre les discriminations. C’est un militant antiraciste, journaliste, écrivain, engagé dans ce combat. Nul ne doute du fait que sa condamnation est étroitement liée au combat politique qui est le sien.
La lutte continue sur le terrain politique comme judiciaire. Mumia a été fait citoyen d’honneur de la ville de Paris, il y a une vingtaine d’années maintenant, à l’initiative du groupe communiste. Beaucoup d’autres communes, notamment dirigées par le PCF, ont pris cette décision symbolique. Le principal combat à mener aujourd’hui, c’est celui contre l’oubli, d’autant que l’histoire de Mumia fait écho à beaucoup de mobilisations qui ont lieu en ce moment.
La lutte contre les violences policières, contre le racisme qui sévit dans bon nombre d’institutions, aux États-Unis comme en France… tout cela, Mumia le porte. À travers lui, nous nous battons plus largement pour une société libérée de toutes les discriminations, de toutes les dominations qui pourrissent la vie de millions d’hommes et de femmes partout à travers le monde. »