Plus de 2 000 personnes, selon le service d’ordre de la CGT, ont participé ce mardi 23 avril, à la grande marche unitaire pour les libertés et contre l’extrême droite, organisée par une large intersyndicale et rejointe par plusieurs partis politiques et associations de gauche.
Ils se sont retrouvés dès 14 heures, ce mardi 23 avril, devant la Bourse du travail à Béziers, à l’appel d’une intersyndicale emmenée par la CGT et sa secrétaire générale Sophie Binet, la CFDT, la FSU, l’Unsa et Solidaires, et rejointe par la France Insoumise de l’Hérault, le PS, le PC ou encore des candidats de la liste “Gauche Unie” aux Européennes.
Début de la marche contre les idées d’extrême droite vers les allées Paul-Riquet à Béziers. Sophie Binet, la secrétaire générale de la CGT, est accompagnée de l’intersyndicale CFDT, UNSA, FSU et Solidaires. pic.twitter.com/7k16LlD9Pr
— Midi Libre Béziers (@MLBeziers) April 23, 2024
Au final, plus de 2 000 personnes, selon un premier chiffre communiqué par le service d’ordre de la CGT, se sont élancées dans une marche vers les allées Paul-Riquet puis le Champ-de Mars, pour “défendre les libertés et lutter contre les idées de l’extrême droite”, dans un contexte où les sondages créditent le RN de plus de 30 % des voix, en juin prochain. Des participants venus du Biterrois mais aussi d’ailleurs : certains sont arrivés par bus entiers de tout l’Hérault, de la région Occitanie et même d’outre-Pyrénées, avec la présence de Maribel Ayné, responsable internationale du CCOO de Catalogne.
Des discours incisifs et combatifs
Si le défilé s’est révélé festif et bon enfant, bercé par les chansons contestataires de la Mano Negra, des Bérurier Noir ou de Zebda, les discours, eux, ont été beaucoup plus incisifs et combatifs. Pour Sophie Binet, la montée en puissance du Rassemblement national “est d’abord l’œuvre d’Emmanuel Macron qui, comme aucun autre avant lui, a installé l’extrême-droite dans le paysage en la traitant comme un parti républicain comme les autres alors que ce n’est pas le cas”.
Pour Julien Rader, secrétaire de l’union locale CGT, “face à la montée de l’extrême-droite, une seule solution doit prévaloir : l’unité. Cette unité syndicale doit être la plus large possible, même si nous faisons le constat que certains manquent à l’appel (en référence à l’absence de FO, notamment). Pourtant, l’heure est grave. Et comme en février 1934, l’extrême-droite est aux portes du pouvoir, en Europe comme en France”.
Partage des richesses
Rappelant la pauvreté et l’augmentation du coût de la vie qui frappent de nombreuses personnes, le leader syndical local a estimé “que toute cette colère et ce fatalisme, c’est le terreau qui nourrit l’extrême-droite”, or selon lui, le rôle des organisations syndicales “est de dénoncer ces idées car il existe des solutions : un meilleur partage des richesses et des salaires qui permettent de vivre et non juste de survivre”.
“Les gens pensent réellement que l’extrême-droite au pouvoir n’aura pas un impact sur le monde du travail et sur leurs conditions de travail ? Elle surfe sur les peurs en imposant ses sujets (la sécurité), ses phantasmes (le grand remplacement) mais sans jamais proposer de programme”, a déclaré le Biterrois Gérald Six, secrétaire régional de la CFDT.
Politique de la peur
Benoît Teste, le secrétaire général du syndicat enseignant FSU, s’est dit “inquiet” face à un gouvernement “qui applique des idées de l’extrême-droite” car “les groupes de niveaux ou le port de l’uniforme sont des idées réactionnaires qui viennent directement de l’extrême-droite”. Pour Élisabeth Allain-Moreno, secrétaire générale du SE-Unsa, il faut mettre à distance “cette politique de la peur, de la peur de l’autre, de la peur de l’avenir”.
En fin d’après-midi, en marge de la manifestation, deux étudiants Solidaires auraient été arrêtés selon le syndicat, qui réclamait leur libération devant la sous-préfecture.
Deux adhérents de Solidaires étudiant-e-s, qui n’ont commis aucune violence, ont été arrêté pendant la manifestation unitaire de ce jour à Béziers. Nos organisations demande leur libération immédiate et dénoncent les arrestations arbitraires de syndicalistes. pic.twitter.com/UvQobcaZXA
— Union syndicale Solidaires ⏚ (@UnionSolidaires) April 23, 2024