Plus jeune union syndicale, mais pas la dernière présente dans les luttes, Solidaires tient son 9e congrès du 22 au 25 avril, près de Toulouse. Membre actif de l’Alliance écologique et sociale (ex-« Plus jamais ça »), Solidaires abordera lors de ses travaux, notamment, la question de la recomposition syndicale, alors que la CGT et la FSU ont engagé un processus de rapprochement. Entretien avec ses deux co-délégués.
Où en est le développement de Solidaires ?
Murielle Guilbert : Nous fêtons nos 25 ans. Solidaires organise près de 100 000 travailleurs. Ce chiffre est relativement stable depuis notre création. Avec le mouvement social, nous avons engrangé des adhésions dans plusieurs secteurs, dont le rail, l’éducation, l’associatif ou l’informatique. En revanche, une partie de nos syndicats du public pâtissent des suppressions massives de postes.
Simon Duteil : A notre origine, la fonction publique pesait plus dans l’union. Un rééquilibrage s’est opéré. Dans le privé, Solidaires a su se développer, notamment dans le secteur associatif. L’implantation syndicale à Amazon est à souligner, avec ces centaines d’adhésions. Notre syndicalisme est vivant et peut s’adapter aux évolutions du travail. Le plus gros défi reste le désert syndical. Nous restons peu implantés. Mais lorsque nos équipes sont présentes dans les boîtes, Solidaires réalise autour de 20 % des suffrages.
Alors que le macronisme a marginalisé les centrales, en quoi le syndicalisme que vous prônez est-il pertinent ?