Aux dernières élections municipales en Occitanie, seulement 19,04 % des élus étaient de sexe féminin. Alors que sont célébrés les 80 ans du droit de vote des femmes ce dimanche 21 avril, de l’autre côté de la balance, la question de leur représentation en politique se pose.
En Occitanie, cinq présidentes de conseils départementaux sont des femmes : en Ariège, Aude, Lozère et dans le Gard et les Pyrénées-Orientales, notait l’Observatoire de la parité d’Occitanie dans son rapport de 2020. Et bien sûr, la présidente de la région, Carole Delga, est la première femme à occuper ce poste.
D’années en années, l’objectif de parité se rapproche, note Geneviève Tapié, présidente de l’observatoire. Mais gare à ne pas prendre ces chiffres en hausse comme des acquis. Aux dernières législatives par exemple, nous signale-t-elle, le nombre de députées (37,3 %) a baissé pour la première fois depuis mars 1973.
Ouvrir la voie
Pascale Fortunat-Deschamps est maire de Vergèze, dans le Gard. Élue aux dernières municipales en 2020, elle est la première femme à occuper ce poste.
“On a à apprendre et on s’enrichit beaucoup avec la mixité”, salue l’édile, qui note que “ce n’est pas une question d’être un homme ou une femme. Je pense que les gens sont assez intelligents, avertis… pour savoir que ce sont les programmes qui comptent. Les gens avaient toujours voté pour des hommes à Vergèze. Je me suis demandé si ça allait être un handicap, si les gens allaient voter pour moi. Mais on m’a fait confiance sur le fond.”
Les femmes sont-elles moins politisées ? La commune est un contre-exemple parfait. À la région ? Carole Delga. Pour le département ? Françoise Laurent-Perrigot. “J’ai été inspirée par des femmes en politique. Comme Simone Veil, Gisèle Halimi…”, nous raconte Pascale Fortunat-Deschamps.
À Foix, en Ardèche, Marine Bordes est la première maire de la ville. Pour elle, la représentation des femmes en politique est un cercle vertueux d’exemplarité : “J’ai été éduquée dans l’universalisme. Les femmes de ma famille avaient des responsabilités associatives, politiques, sociales… Ma grand-mère est née en 1912, elle s’appelait Jeanne Nayrou. Elle était maire d’un petit village (Suc-et-Sentenac), en Ariège. Quelques années après, sa fille, ma tante, a été élue maire, et mon autre tante est devenue maire après sa mort. Ces femmes-là avaient l’intérêt général chevillé au corps. Quand on a cette éducation, on s’autorise l’idée d’aller sur cette voie.”
“Il reste du travail”
Les lois sur la parité ont permis d’apporter de la mixité dans les espaces où les décisions sont prises.
“Il faudrait qu’on arrive à se dire : ‘Que ce soit des femmes ou des hommes, c’est pareil’, sauf qu’on n’en est pas là”, déplore la maire de Foix. Parité, oui. Quotas absolus, non. “On ne peut pas surévaluer une femme au prétexte que c’est une femme, comme on ne peut pas la sous-évaluer. On part de loin et il reste du travail à faire”.
Pour Emmanuelle Gazelle, première maire de Millau, “même si les choses évoluent, il reste encore du chemin à parcourir pour arriver à l’égalité. Les barrières psychologiques que peuvent se mettre les jeunes filles sont un frein. Il faut des images… même s’il y a de plus en plus de femmes en politique il y en a moins que d’hommes”.
Ce dimanche, nous fêtons les 80 ans du droit de vote des femmes en France : “C’est en se rappelant ces grandes dates de l’Histoire que les choses évoluent. On mesure le chemin parcouru et le chemin qui reste à faire”, note l’édile.