Depuis la Guadeloupe, Gérald Darmanin a annoncé, mercredi 17 avril, la mise en place d’un couvre-feu pour les mineurs de moins de 18 ans à Pointe-à-Pitre. Une mesure destinée, d’après le gouvernement, à lutter contre la délinquance sur l’île, confrontée à une situation sociale et sécuritaire difficile.
Selon la préfecture locale, l’archipel compte « six fois plus d’homicides, neuf fois plus de tentatives d’homicides − dont la moitié par armes à feu − et 20 fois plus de vols à main armée que la moyenne nationale ».
« On ne peut pas laisser circuler des enfants de 12, 13, 14 ans, avec des armes, à 22 heures dans la rue, s’en prendre à des policiers, s’en prendre à des touristes, s’en prendre à des passants », a déclaré le ministre de l’Intérieur, afin de justifier ce couvre-feu qui démarrera « à partir du début de semaine prochaine » et sera effectif à partir de 20 heures.
« Voilà quelque chose de concret », juge le maire de Pointe-à-Pitre
Le maire de Pointe-à-Pitre Harry Durimel (EELV) a salué l’annonce du ministre. « Voilà quelque chose de concret », a-t-il estimé. « Avant c’était 12 % de mineurs dans la commission des délits et maintenant c’est 38 % des faits délictueux », a précisé l’élu écologiste. « Si les enfants sont chez leurs parents la nuit, ils ne vont pas brûler 70 poubelles comme ils l’ont fait à Pointe-à-Pitre la semaine dernière », a-t-il ajouté.
Pour le gouvernement, ce qui s’est passé ces dernières semaines est à analyser uniquement comme un épisode de violences et de délinquance et n’a pas de lien avec la grave situation sociale de l’île. En Guadeloupe, l’accès à l’eau potable reste un vrai problème au quotidien, la vie y est très chère et le chômage progresse. Le syndicat Union générale des travailleurs de Guadeloupe (UGTG) avait lancé en novembre 2021 des manifestations d’ampleur. Sans provoquer de changements profonds sur l’île puisque le gouvernement ne prévoit rien pour faire face à la situation sociale dégradée.