Le verrier français Duralex, géant du secteur, a « sollicité l’ouverture d’une procédure de redressement judiciaire à son bénéfice auprès du tribunal de commerce d’Orléans », a annoncé la société New Duralex International (NDI) exploitante de la marque célèbre notamment pour ses verres à eau de cantine.
En cause, la crise énergétique de 2022 et la flambée des prix du gaz consécutive à l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Au début de cette même année, le géant du verre français avait déjà été sauvé temporairement par un prêt de 15 millions d’euros de l’État lui permettant de rouvrir son four verrier et de relancer sa production après cinq mois de fermeture. L’usine historique de l’entreprise, située à La Chapelle-Saint-Mesmin (Loiret), emploie 230 personnes.
« Une situation dramatique, pourtant évitable »
En 2023, « de nouvelles difficultés ont émergé », liées à l’inflation, à une consommation « en fort retrait » et à une « concurrence exacerbée », indique la société, déplorant que « malgré les efforts opérationnels et les investissements continus, les pertes n’ont pu être endiguées ». L’objectif de l’ouverture d’une procédure de redressement judiciaire est de chercher un repreneur pour NDI.
« En mars, on nous faisait une présentation en nous disant les objectifs, les produits qu’on allait développer, etc. Un mois après, on fait une réunion extraordinaire de CSE pour nous dire qu’on va mettre l’entreprise en redressement judiciaire », se désole François Dufranne, élu CGT contacté par l’Agence France-Presse.
« Duralex, connu de tous en France pour ses verres emblématiques, est en redressement judiciaire. Pourquoi ? À cause de l’explosion du prix de l’énergie. Encore une situation dramatique, pourtant évitable si on reprend le contrôle de ce bien essentiel ! » fustige de son côté Marina Mesure, députée européenne insoumise. À Bercy, le ministre de l’Industrie Roland Lescure a indiqué que l’État « mettrait tout en œuvre pour essayer de faire émerger des solutions de reprise ».