Échec et mat pour Isabelle Saporta. Le numéro un français de l’édition absorbé par Vivendi fin 2023, Hachette Livre, a annoncé ce mercredi 16 avril, se séparer officiellement de la PDG des Éditions Fayard, affirmant dans un communiqué « regretter des différends stratégiques ». Ce licenciement fait suite au refus de l’éditrice débarquée, autrefois journaliste à RTL, de céder la marque Fayard à une autre maison de Hachette, Mazarine, dont la direction a été confiée à une proche de Vincent Bolloré, Lise Boëll.
Isabelle Saporta, propulsée il y a deux ans à la tête de Fayard, après l’éviction de Sophie de Closets (ayant elle-même pris les rennes de Flammarion) s’était alors vue soumettre un ultimatum, selon les informations de Libération : accepter un accord laissant Mazarine utiliser l’étiquette Fayard pour ses auteurs, pour certains d’extrême droite, à l’instar d’Eric Zemmour ou Philippe Devilliers, ou être remerciée.
Soutenue par les salariés
Après avoir été reçue le 8 mars par la directrice générale déléguée de Hachette Livres, Stéphanie Ferran, pour se voir remettre une convocation à un entretien préalable de licenciement le 20 mars, Isabelle Saporta avait été soutenue par une majorité des 42 salariés. Ils revendiquaient dans ce courrier adressé à Arnaud Lagardère (PDG de Hachette) et son adjointe, l’entière séparation des marques Fayard et Mazarine, estimant que l’association des deux portait « préjudice à l’identité de Fayard ».
Cette nouvelle transgression de l’empire du milliardaire breton ouvre la porte à la constitution d’un nouveau mercato éminemment politique. Le nouvel Obs, révèle que l’ancien directeur de la rédaction du Point Sébastien Lefol ainsi qu’Alexandre Wickham, éditeur chez Albin Michel, ont été consultés pour prendre la tête de la maison d’édition avant l’été. Affaire à suivre.