« Désormais, quand il y a une grève en France, personne ne s’en aperçoit. » La phrase lâchée par Nicolas Sarkozy en juillet 2008 illustre les offensives continues à l’encontre de ce droit constitutionnel depuis 1946. « La volonté de contraindre la grève est inhérente à ce droit. Mais, depuis les grandes grèves de 1995 contre le plan Juppé qui avaient paralysé le pays pendant plus de trois semaines, une rhétorique s’est mise en place avec l’élément de langage de la prise d’otage. L’arrivée à l’Élysée de Nicolas Sarkozy est un tournant », mesure Stéphane Sirot, l’historien des mouvements sociaux.
Entre 2007 et 2012, trois textes de loi ont matérialisé cette croisade. Dès les premiers mois du quinquennat de Nicolas Sarkozy, en août 2007, la loi sur le « dialogue social et la continuité du service public dans le transport terrestre régulier de voyageurs » est promulguée sous la responsabilité du ministre du Travail Xavier Bertrand.