Dans un monde idéal, ce sujet n’existerait pas et cet article n’aurait pas lieu d’être. L’Organisation internationale du travail en a conscience et prend soin, en début de son rapport « Profits et pauvreté : la dimension économique du travail forcé », de bien baliser son étude publiée le 19 mars : « Le recours au travail forcé devrait être considéré comme une infraction pénale et les profits qu’il peut générer sont illégaux en soi. »
Passé cette prévention, la réalité décrite par l’OIT nous saute aux yeux. Le travail forcé générerait dans l’économie privée mondiale jusqu’à 236 milliards de dollars (218,5 milliards d’euros) de profits par an. L’organisation prend ici en compte « tout travail ou service exigé d’un individu sous la menace d’une peine quelconque et pour lequel ledit individu ne s’est pas offert de plein gré ».