Au détour d’une petite allée du salon 3D Print, grand raout de l’impression 3D – appelée « fabrication additive » –, un homme se tient près d’une énorme mécanique. Il déborde d’enthousiasme et attire le passant par de grands gestes. En anglais, le voilà décrivant ce qui se révèle être un moteur d’avion fonctionnel – même s’il n’a pas l’autorisation de voler – et composé de sept pièces seulement, contre des centaines normalement.
« Vous imaginez tout ce que peut changer la fabrication additive ? » lance-t-il. Pour être franc, pas vraiment. Alors il se lance dans une énumération : moins de matériaux nécessaires, moins de déchets, des moteurs plus fiables, avec moins de soudure et une maintenance plus facile, de nouveaux alliages, une nouvelle manière de penser les chaînes de montage… « C’est l’industrie de demain ! »
« Pour que la technologie se diffuse, c’était important de proposer une imprimante ouverte à tous ! »
Promesses alléchantes. Un peu plus loin, des vitrines exposent de nombreux objets imprimés en verre, en os de synthèse, en alumine… On y croise Clément Meirhaeghe, représentant du centre régional d’innovation et de transfert de technologie (Critt) sur la fabrication additive et les matériaux innovants. « Nous accompagnons les PME et PMI, c’est une technologie qui peut permettre de relocaliser des productions sur nos territoires, de préserver les savoir-faire », assure-t-il. C’est exactement ce qu’il se passe du côté de Charleville-Mézières, où le Critt est hébergé sur le campus de l’université de Champagne-Ardenne, à côté de l’École d’ingénieurs en sciences industrielles et numérique.
Courant février, il s’y est tenu un atelier sur la fabrication additive avec des industriels venus du Grand-Est et de la Belgique voisine. Qu’on tourne, qu’on fraise, qu’on perce ou découpe, l’essentiel des techniques de fabrication et d’usinage traditionnelles sont soustractives, c’est-à-dire qu’on prélève la matière dont on a besoin.