Plusieurs milliers de travailleurs du social et du médico-social en manifestation à Paris, Rennes, Nantes ou Montpellier ; plusieurs centaines à Saint-Étienne ou Orléans et Grenoble ; des dizaines de rassemblements ailleurs, comme à Tours, Pau, Bayonne, Alençon, Lorient… Les soignants, éducateurs spécialisés, personnels de crèche ou professionnels du handicap se sont fortement mobilisés ce jeudi, à l’appel, selon les secteurs, de la CGT, FO, la FSU, SUD, la CFTC ou l’Unsa.
En lutte depuis plusieurs années pour la reconnaissance de leurs métiers d’intérêt général, ces travailleurs de « deuxième ligne », comme ils étaient désignés durant la crise du Covid, ont vu leurs revendications s’élargir depuis. À une augmentation générale des salaires dans chacune des branches, s’ajoute le versement des 183 euros du Ségur pour les personnels toujours pas pris en compte. Quelque 120 800 salariés, dont 26 600 agents publics, seraient exclus de cette revalorisation mensuelle, selon un rapport de décembre 2023. Un nombre que la CFDT juge sous-évalué, calcul à l’appui.
Des coupes budgétaires dans le social
Pour l’heure, les négociations salariales sont dans l’impasse. Le gouvernement subordonne ses financements pour des revalorisations futures à la négociation d’une convention collective unique et étendue regroupant plusieurs textes en vigueur. Or, les syndicats dénoncent des tours de passe-passe des organisations patronales pour limiter les niveaux de salaire dans les futures grilles. Les employeurs arguent, quant à eux, de leurs difficultés économiques dues à des financeurs défaillants (État, départements…).
Les syndicats et patronats s’accordent, en revanche, pour dénoncer les coupes dans les budgets sociaux, dans le cadre des 10 milliards d’euros d’économies de dépenses publiques (moins 230 millions pour le handicap, moins 50 millions pour l’inclusion, moins 38 millions pour la protection judiciaire à l’enfance…) et celles à venir dans les moins 20 milliards annoncés par Bercy en 2025.