La communauté éducative du lycée Maurice-Ravel à Paris, a appris avec stupeur ce mardi 26 mars, le départ anticipé à la retraite du proviseur de l’établissement, pour des raisons de sécurité, suite à une altercation avec une élève afin qu’elle enlève son voile.
Le 28 février dernier, le proviseur avait rappelé à trois élèves leur obligation de retirer leur voile dans l’enceinte de l’établissement. L’une d’elles, majeure et scolarisée en BTS, avait ignoré le proviseur, ce qui a provoqué une altercation. Des menaces de mort à l’encontre du proviseur avaient ensuite été proférées sur internet.
Deux plaintes avaient, par ailleurs, été déposées : une par l’élève « pour violences n’ayant pas entraîné d’incapacité de travail », et une par le proviseur « pour acte d’intimidation envers une personne participant à l’exécution d’une mission de service public pour obtenir une dérogation aux règles régissant ce service ». La plainte de l’élève a été classée sans suite pour « infraction insuffisamment caractérisée », a indiqué mercredi le parquet de Paris.
Vague d’indignation de la classe politique
Un mois après les faits, le proviseur a quitté ses fonctions « pour des raisons de sécurité », selon un message envoyé mardi aux enseignants, élèves et parents par le nouveau chef d’établissement. Ce départ anticipé a suscité une vague d’indignation dans la classe politique.« On ne peut pas l’accepter », a déclaré le chef des députés socialistes Boris Vallaud, dénonçant « un échec collectif » alors que le secrétaire national du PCF Fabien Roussel voit dans cette démission, une défaite de notre République.
Le Premier ministre, Gabriel Attal, a annoncé mercredi que l’Etat « allait porter plainte » pour « dénonciation calomnieuse » contre l’élève qui avait accusé le proviseur de son lycée parisien de l’avoir violentée après son refus d’enlever son voile. « L’Etat, l’institution, sera toujours aux côtés de ses agents, de ceux qui sont en première ligne face à ces atteintes à la laïcité, face à ces tentatives d’entrisme islamiste dans nos établissements scolaires », a fait valoir le chef du gouvernement sur TF1.