Avec l’Ukraine dans un coin de la tête, Sébastien Lecornu « n’exclut pas » de contraindre les industriels de l’armement, a-t-il annoncé mardi en conférence de presse. Concrètement, le ministre des Armées a annoncé que « pour la première fois », il pourrait user de ce que lui permet la Loi de Programmation militaire, adoptée l’automne dernier, « c’est-à-dire de faire des réquisitions le cas échéant ou de faire jouer le droit de priorisation ». Les réquisitions en question peuvent concerner « personnels, stocks ou outils de production », a rappelé le ministre.
Sébastien Lecornu a clairement mis la pression sur les industriels, dont il « attend des efforts » au sujet de « la cadence et de délais de production » d’armes. Même s’il a tempéré, expliquant que les réquisitions ne sont « pas l’outil prioritaire ».
Objectifs chiffrés : production de 100 000 obus de 15 mm cette année
Avec des objectifs chiffrés, dont la production de 100 000 obus de 15 mm cette année – pour moitié à destination de l’Ukraine -, le ministre a ainsi envoyé comme mot d’ordre de « produire plus et plus vite » afin d’assurer les besoins de l’armée française et de maintenir le soutien à l’Ukraine.
Le coup de pression mis par Sébastien Lecornu apparaît comme une étape faisant suite aux récentes déclarations guerrières d’Emmanuel Macron en soutien à l’Ukraine, et à l’objectif présidentiel – déjà formulé en juin 2022 – d’entrer dans une « économie de guerre ».
Tout en insistant sur le « réarmement » qu’il juge nécessaire, le ministre met en garde contre « l’avènement d’un contexte sécuritaire et de grandes tensions entres puissances. » Il ajoute que « la guerre en Ukraine nous réouvrons à nouveau dans une forme de période de guerre froide sous fond de voûte nucléaire russe. »