Elu à Redessan, enseignant à l’Essec, Aurélien Colson est aussi un européen convaincu. Qui compte bien ne rien lâcher dans la campagne pour les Européennes au sein de la majorité présidentielle.
Le Modem vient de tenir son congrès à Blois. Vous succédez à Barbara De Vos à la tête du parti centriste, dans le Gard. C’était dans vos projets ?
Pas forcément. On m’a proposé de le faire, j’y ai réfléchi. Comme je me sentais capable de constituer une équipe solide autour de moi, j’ai dit oui.
Pourtant vous n’étiez pas, jusque là, encarté.
Par principe, je n’avais pas de carte. J’ai été élu à Redessan en 2014 et réélu en 2020 sur une liste apolitique. Mais lors des dernières législatives, le député Philippe Berta, dont je suis le suppléant, m’a dit que si les valeurs du Modem me convenaient, ce serait bien que je prenne ma carte. Moi qui suis humaniste et européen, ça me correspondait.
Tout jeune, vous avez travaillé au cabinet de Lionel Jospin, alors premier ministre, en 2017…
Ce n’était absolument pas prémédité. Un de mes enseignants à Sciences-Po était conseiller spécial de Lionel Jospin. Il m’avait proposé se travailler au cabinet. J’y suis resté cinq ans, jusqu’en 2002. Je travaillais sur les discours du premier ministre, dans une équipe incroyable. J’ai pu cotoyer Elisabeth Borne, Manuel Valls, Florence Parly… Ça a été une école fantastique et la création de beaucoup de contacts.
Vous avez participé à l’écriture du fameux discours de Lionel Jospin après la défaite de 2002 ?
Non. Les meilleurs discours, il les écrivait lui-même…
Aujourd’hui, vous êtes à la fois présent dans le Gard et à Paris, à l’Essec. Qu’y enseignez-vous ?
Je suis professeur de sciences politiques avec une spécialité sur les négociations (1). Il s’agit de tous les processus qui vont permettre à des gens de se mettre d’accord.
Et dans le Gard, vous êtes adjoint à l’urbanisme de votre commune, Redessan…
C’est une délégation importante qui touche la vie des gens et qui amène à constater de près les problématiques contradictoires de l’administration : comment préserver les terres agricoles, lutter contre l’imperméabilisation des sols tout en luttant contre le mal-logement ?
Comment concevez-vous votre rôle à la tête du Modem ?
Je vais animer une équipe. Nous allons partir à la rencontre des gens, les écouter et les comprendre pour faire remonter leurs attentes. Et nous devons aussi expliquer et valoriser l’action menée par le député Philippe Berta.
Le Modem appartient à la majorité présidentielle. Mais ce n’est pas une grosse structure. Combien avez-vous d’adhérents gardois ?
Une grosse quarantaine d’adhérents encartés, plus des sympathisants. Mais le Modem compte. Il correspond a une sensibilité centriste. Et le seul député de la majorité présidentielle dans le Gard, c’est un Modem : Philippe Berta. Cela fait de lui un interlocuteur absoluement central. De nombreux maires de la circonscription se tournent vers lui. C’est un relais discret, mais efficace.
Quelles sont vos relations avec les autres représentants de la majorité présidentielle : Valérie Rouverand, Jérôme Talon, Philippe Ribot, Yvan Lachaud… ?
Elles sont très bonnes. Nous allons travailler ensemble pour la campagne des européennes.
Une campagne importante ?
Oui, l’Europe n’est pas exempte de reproche. Mais il faut rappeler son importance. L’agriculture souffre, mais heureusement que la France bénéficie des 9,5 milliards d’euros de la Pac. Et puis l’Europe, ça reste 450 millions d’êtres humains qui vivent en paix, avec un haut niveau de prospérité économique, de solidarité entre les générations et de droits humains. Ça, ça n’existe nul par ailleurs dans le monde.
(1) Il a écrit plusieurs ouvrages, traduits dans une quinzaine de langues.