La mairie a présenté les grandes orientations budgétaires. Les opposants dénoncent “un exercice d’autosatisfaction et de propagande”.
“Grâce à la rigueur et au sérieux budgétaire de la municipalité depuis 2014, Beaucaire va pouvoir continuer en 2024 à investir et à supporter l’épouvantable conjoncture économique due aux amateurs qui tiennent les rênes du pays pour encore trois ans.”
Avec ce préambule du rapport d’orientations budgétaires examiné ce mardi 19 mars par le conseil municipal de Beaucaire, le ton était donné…
Le maire Julien Sanchez a rappelé que, malgré le contexte, Beaucaire continuerait cette année encore à geler les taux des taxes locales. “Cette année, des mesures nationales (grilles indiciaires) vont entraîner une augmentation des charges du personnel. On a bien fait de diminuer le nombre d’agents depuis 2014. Sinon on en aurait pour 2 M€ de plus cette année à sortir pour le personnel.”
“Chercher les subventions avec les dents”
L’édile souligne aussi que “la dotation de l’État pour 2024 n’est toujours pas connue alors qu’on est en mars. Il nous faut donc faire une estimation” et il revient sur la politique municipale d’aller chercher le plus de subventions possibles “avec les dents”.
Il a listé les principaux investissements prévus cette année : le pôle d’échange multimodal, le nouveau quartier Sud canal, les travaux de rénovation de la route de Nîmes (la tranche 1, du rond-point de l’entrée de ville, jusqu’au rond-point du centre commercial) ; 800 000 € consacrés à d’autres travaux de voirie ; la réalisation d’un stade en synthétique à la Moulinelle, la rénovation des city-stades de la Moulinelle et de Puech-Cabrier, un plan numérique dans les écoles sur deux ans, la révision du plan de sauvegarde et de mise en valeur du site patrimonial remarquable, la première phase de la réhabilitation de la Croix couverte…
“Autosatisfaction complaisante” selon l’opposition
Une présentation qui a suscité l’ironie de Luc Perrin, au nom de la liste d’opposition Unis pour Beaucaire, évoquant une “autosatisfaction complaisante. Ces rapports, conçus comme des outils de propagande, font systématiquement l’apologie de votre gestion […]. Les méchants, clairement désignés, sont totalement incompétents, et le bon, tellement parfait et infaillible”.
L’élu relève les ambivalences : “Se plaindre du manque de démocratie d’un gouvernement qui passe les lois à coups de 49.3 nous paraît ridicule quand on sait comme vous traitez les conseillers municipaux qui ne sont pas dans votre majorité… Comment croire à la sincérité de vos écrits quand vous n’avez même pas réalisé 50 % des dépenses d’investissement annoncées pendant vos mandats ?”
Luc Perrin regrette que rien ne soit fait pour l’intégration des travailleurs sud-américains
Luc Perrin évoque encore “la gestion catastrophique des ressources humaines de la ville. Par ailleurs des ratios financiers, même s’ils sont dans le vert selon les critères comptables, n’offrent en réalité qu’une vision limitée de la qualité de la gestion d’une ville”, évoquant notamment “la hausse des incivilités et de la délinquance”. Il regrette enfin qu’”aucune adaptation des politiques communales n’ait été mise en place pour permettre l’intégration dans les meilleures conditions de l’arrivée en masse des travailleurs agricoles venant d’Espagne et d’Amérique du Sud depuis maintenant près de 10 ans”.
Julien Sanchez a répondu à ce réquisitoire en se plaçant sur le terrain politique, mais relevant que l’opposition prenait acte que “les ratios financiers sont bien dans le vert : quand c’est le PS qui est dans le vert, alors là, c’est bien, mais si c’est le RN ça ne voudrait rien dire ?”. Il réfute totalement la hausse de la délinquance et des incivilités, rappelant que la police municipale est passée de 13 à 26 agents. “Quand à l’immigration, M. Perrin, vous la soutenez ! Votre association Latinos sin fronteras, ne porte même pas un nom français, c’est un comble pour faire de l’intégration.”
Charles Menard dénonce un “document de propagande”
Charles Menard (opposition Beaucaire en commun) a, lui aussi, dénoncé “un document de propagande pure visant à faire croire que le RN gère mieux que les macronistes dans une optique de politique nationale. C’est un document d’autosatisfaction permanente. Vous essayez de vous poser en alternative mais vous n’êtes que la roue de secours de ce système à bout de souffle. En réalité, la véritable issue à la crise écologique et sociale du moment c’est la bifurcation que porte l’Union populaire, autour de la France insoumise, des forces de gauche et écologique que je porte ici”.
Après ces digressions, les élus ont pris acte du débat sur les orientations du budget 2024. Il sera voté avant le 15 avril.