Le 13 mars 2024, Gabriel Attal a annoncé qu’il allait saisir la justice après la mobilisation d’étudiants en soutien aux Palestiniens à Sciences Po Paris et les accusations d’antisémitisme qui en découlent. On vous résume la polémique.
Après la mobilisation d’étudiants à Sciences Po Paris en début de semaine, une vaste polémique a éclaté, mêlant différents acteurs politiques et éducatifs. Comment une manifestation d’élèves a-t-elle pu devenir ce que certains appellent déjà une “affaire d’Etat” ?
De quelle mobilisation parle-t-on ?
Mardi, un amphithéâtre de Sciences Po Paris est envahi par un cortège d’étudiants. Ils dénoncent les exactions israéliennes et affichent leur crainte et leur soutien pour les habitants de la bande de Gaza.
Les étudiants de la prestigieuse institution parisienne décrivent un climat de tensions depuis le début du conflit Hamas-Israël le 7 octobre dernier.
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Pourquoi ces accusations d’antisémitisme ?
La polémique a éclaté un peu après la mobilisation. Selon l’UEJF, (Union des étudiants juifs de France), une étudiante juive n’a pas pu accéder à l’amphithéâtre au moment de la mobilisation pro palestinienne, une entrave qui pose la question de l’antisémitisme, explique RTL.
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Pour le comité Palestine Sciences Po, cité par France Info, les étudiants qui se sont rendus responsables du blocage de cette élève ont “harcelé et intimidé par le passé d’autres étudiants quant à leurs positions politiques”. L’acte est déplacé, abusif, voire violent, mais pas antisémite selon eux, notent nos confrères. L’étudiante en question a témoigné, dénonçant des propos ouvertement antisémites au contraire.
Pourquoi certains parlent “d’affaire d’Etat” ?
Mercredi, Gabriel Attal s’est rendu au conseil d’administration de la prestigieuse école de sciences politiques pour revenir sur les débordements de la veille accompagné de la ministre de l’Education Nicole Belloubet. Il a évoqué “une forme de lente dérive liée à une minorité agissante”, cite BFMTV.
Quelques heures plus tôt, Emmanuel Macron fustigeait le rejet de l’étudiante juive en plein Conseil des ministres, faisant réellement du scandale une affaire d’Etat.
Pourquoi tout le monde en parle ?
Affaire d’Etat, préoccupation du gouvernement… et pas seulement. La polémique à Sciences Po déborde dans toutes les sphères de la société. Sociologues invités sur les plateaux télés, professeurs interviewés, élèves sollicités dans les médias… la polémique, certes politisée, ne touche pas que les personnages politiques.
Certains évoquent le “wokisme” des personnes qui défendent les Palestiniens. D’autres parlent d’antisémitisme à la moindre critique d’Israël. Beaucoup ont leur avis sur Sciences Po : une partie parce que ses élèves sont jugés trop “de gauche”, une autre car ils seraient trop “de droite”.
Et le directeur dans tout ça ?
Dans un communiqué, Sciences Po a dénoncé le blocage de l’amphithéâtre et assure que des sanctions pourraient être prises contre les “agissements intolérables” de ces étudiants.
La direction a saisi la section disciplinaire de l’école, rapporte France Info. Mais la tête de l’institution rencontre elle-même des problèmes avec la justice ces dernières semaines.
Matthias Vicherat, directeur de Sciences Po, a démissionné mardi suite à des accusations de violences conjugales dont il fait l’objet, rappelle Europe 1.