Une réunion d’information est prévue à la mairie de Hagéville ce vendredi 15 mars 2024, concernant l’installation d’une ferme photovoltaïque à Chambley Planet’Air qui pourrait compromettre l’activité aéronautique. Explications.
Le projet d’installation d’un vaste champ de panneaux photovoltaïques sur la base aérienne de Chambley-Bussières en Meurthe-et-Moselle est-il compatible avec l’activité aéronautique (plus de 500 licenciés) et donc avec l’activité socio-économique du secteur, qui emploie plus de 300 personnes ? ?
Risques de sécurité
Nous sommes favorables à ce projet », déclare Georges Humeau, président du Club ULM et président de l’association des usagers de la base, qui regroupe cinq associations et cinq professionnels. Mais c’est mal construit et il faudra y remédier, car les panneaux sont prévus sur 70 des 486 ha de la base, du côté nord, où se concentrent les activités aéronautiques (200 ha). Cependant, les zones du sud qui n’auraient aucun impact sur la sécurité ou sur nos activités sont ignorées par les sponsors du projet ». Le président des utilisateurs souligne que si ce parc photovoltaïque se réalise, les Championnats d’Europe d’ULM et le Mondial Air -Les ballons en 2025 seront menacés. Tout comme les spectacles aériens, le parachutisme, le parapente, le kitesurf et autres sports aériens. Tout ce qui vole, du plus petit au plus gros avion, vole à Chambley », souligne Etienne Schertz, député de la commune d’Hagéville, qui couvre 288 ha de la base, partie aéronautique comprise. Il y a 25 000 mouvements aériens par an. C’est le plus grand d’Europe. Un champ de panneaux photovoltaïques mettrait en péril beaucoup de choses, notamment la sécurité aérienne et le développement du site.
Une usine à gaz
Le projet de parc photovoltaïque de Chambley est porté par la région Grand Est avec le concours de la Société d’économie mixte (SEM) parisienne SIPEnR. L’entreprise est présidée par l’homme politique parisienne Florence Crocheton Boyer et dirigée par Delphine Bertsch. La SEM est elle-même assistée par une société d’urbanisme lyonnaise, EGREGA. Dans ce projet de 65 millions d’euros, la Région Grand Est est actionnaire à 30% d’un SPV, la SEM SIPEnR à 60% et Energie Partagée Investissement (EPI) à 10%.Pour la Région Grand-Est, Célia Blauel est à la tête du projet Chambley. Plus officiellement « chef de projet stratégique, préfiguration d’un outil d’investissement dans les énergies non renouvelables (EnR) ». Célia Blauel est une ancienne adjointe à la maire de Paris, Anne Hidalgo, et membre d’EELV. Elle rapporte à Sabine François, directrice générale adjointe des Transitions, et à la DGS de la Région. La base aérienne appartient à la région Grand Est. La plateforme est gérée par la Société Publique Locale (SPL) Madine-Chambley, présidée par Philippe Mangin et comprenant la Région, les départements de la Meuse, de la Moselle et de la Meurthe-et-Moselle, les communautés de communes du Mad-et-Moselle, des Côtes de Meuse-et-Woëvre, Metz-Métropole et Nancy-Métropole. C’est ce SPL qui aurait validé le périmètre d’installation des panneaux publicitaires dans le domaine aéronautique.
L’avis des maires
D’une surface totale de panneaux de 70 ha (dont environ 54 ha au sol et 16 ha à l’ombre), le projet, tel que conçu, repose sur une puissance de 50 Mégawatt-crête au sol et 20 MWc à l’ombre. . La production sera ensuite raccordée au réseau. Mais avant cela, les promoteurs du projet doivent franchir quelques obstacles. Ils ont besoin d’un permis de construire du gouvernement français et de l’agrément de la DGAC. Le permis de construire doit être conforme au PLU local (plan local d’urbanisme) et être approuvé par les maires concernés. Sans oublier les utilisateurs de la base. Bref, de longues négociations restent à mener avec tous les acteurs, qui ne sont pas forcément tous favorables à cet immense parc photovoltaïque. Chambley Planet’Air, en Meurthe-et-Moselle, est bien connue au-delà de nos frontières régionales et nationales, grâce au succès phénoménal du Mondial Air Ballons (GEMAB), auparavant dirigé par Philippe Buron-Pilâtre et son épouse, et désormais repris par le groupe ABC. A noter que le parc photovoltaïque de Chambley Le fonctionnement du panel est purement financier, chaque partie récoltant des dividendes proportionnels à son investissement initial.
Projet photovoltaïque de Chambley