Prostrée dans son lit et recroquevillée sur elle-même, Rose réunit ses dernières forces pour composer le numéro de téléphone de son manager. Elle prononce les mots, jusqu’alors balbutiés timidement : « Règles douloureuses. » Souffrir d’endométriose, « c’est un peu comme recevoir des coups de marteau incessants dans le ventre », confie-t-elle. Mais la cheffe de projet chargée de la communication et des relations publiques à la mairie de Saint-Ouen n’a plus honte de le dire.
Ce qui enclenche directement son droit à disposer de deux jours de télétravail par mois, selon la préconisation faite par le médecin du travail. Ce type d’aménagement est permis grâce au dispositif instauré par Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), première commune à sauter le pas du congé menstruel pour ses employées souffrant de règles douloureuses, suivie par Bagnolet, Lyon et Strasbourg.
L’omerta persiste
Dans son précédent emploi, qui ne proposait pas d’agencement du temps de travail, les jours de carence adossés aux arrêts maladie classiques « représentaient une forte pression psychologique et économique », se souvient-elle, soulagée et fière de pouvoir désormais lever ce tabou.