Après moult péripéties, le Conseil de l’Europe a adopté, lundi après-midi, la directive européenne, imposant la présomption de salariat pour les travailleurs des plateformes. Après avoir passé toutes les étapes législatives et le trilogue (accord entre le Parlement, les États membres et la Commission), le texte s’était heurté au blocage obstiné de la France, seule à voter contre quand quelques pays se sont abstenus.
Une pratique quasi inédite dans l’histoire de l’UE. La directive est repartie en négociation et, cette fois, la Grèce et l’Estonie ont voté pour, débloquant la situation in extremis, à quelques semaines des prochaines élections européennes.
« Tout au long des négociations, le président français aura tenté de torpiller la présomption de salariat pour servir Uber plutôt que les travailleurs », a réagi Leïla Chaibi, négociatrice de la directive pour la gauche. « Des millions de faux indépendants à travers l’Europe vont être requalifiés en salariés », s’est réjouie l’eurodéputée FI.