Mardi 5 mars, la maire de Pont-Saint-Esprit a donné l’alerte pour un début d’incendie à la mairie. Deux points de départ de feu ont été constatés. Une plainte a été déposée.
Une enquête est ouverte par la gendarmerie après la tentative d’incendie qui a visé l’hôtel de ville de Pont-Saint-Esprit mardi 5 mars en début de soirée. “Mon premier adjoint Daniel Mouchetant a déposé une plainte ce matin” a annoncé mercredi 6 mars la maire de la commune gardoise Claire Lapeyronie.
C’est elle qui, mardi soir peu avant 19 h, revenant travailler à la mairie, a donné l’alerte. “Quand je suis arrivée, il y avait un conteneur qui bloquait la porte d’entrée principale, je l’ai contournée pour ouvrir la porte et quand j’ai ouvert, il y avait plein de fumée dans le hall. Je l’ai tout de suite refermé et je suis allée à l’autre porte, sur le côté du bâtiment, où il y avait le feu” raconte-t-elle.
“Le bâtiment est hautement inflammable”
L’élue appelle alors les pompiers qui “sont arrivés très vite” pour éteindre l’incendie qui aurait pu “se propager très vite. Il y a beaucoup de bois dans ce bâtiment ancien, c’est hautement inflammable. Tout aurait pu flamber”. Plusieurs allume-feu ont servi à l’incendiaire comme ont pu le constater les pompiers et les gendarmes sur place.
Dans la nuit, un autre site de la ville a été pris pour cible : le centre technique municipal où un camion benne et un camion avec une nacelle ont été vandalisés. “Les vitres ont été cassées et les tableaux de bord entièrement saccagés. Le portail semble avoir été forcé ” souligne le premier adjoint de la ville Daniel Mouchetant. “On ne sait pas si ces deux affaires sont liées”. Le centre technique municipal tout comme le parc de l’hôtel de ville ne sont pas surveillés par des caméras, précise-t-il. “Le petit portail du parc pour accéder à l’hôtel de ville est toujours ouvert, le grand portail est fermé en permanence” rappelle Claire Lapeyronie.
Un autre point de départ d’incendie devant la salle des mariages
Pendant plusieurs heures après la dégradation par les flammes de la porte de l’hôtel de ville, qui n’a pas été détruite, le bâtiment a été ventilé et mercredi matin, il a pu être ouvert. Le matin même, en faisant le tour, les services municipaux ont découvert un autre point de départ d’incendie, avec là encore des allume-feu, à l’extérieur, devant la salle des mariages. “Heureusement, ça n’a pas fonctionné” explique Claire Lapeyronie dont le bureau est situé juste au-dessus de cette salle où se déroulent les mariages, les baptêmes républicains ou des réunions.
“Une fois le choc passé, ce jeu d’intimidation renforce notre détermination” déclare la maire qui a reçu “énormément de messages de soutien d’élus de tout le territoire et de Spiripontains”. Elle “espère qu’il n’y a pas de lien entre ces faits graves et le contexte de la campagne électorale (des élections anticipées vont être organisées dans les prochaines semaines après une vague de démissions au conseil municipal, NDLR). On ne peut pas l’exclure, l’enquête le dira”.
Une lettre à Gérard Darmanin
Le contexte des mécontentements d’administrés par rapport à la redevance incitative et la collecte des déchets traverse également les esprits. “Sur les réseaux socio, il y a des menaces d’usagers de mettre des conteneurs devant l’hôtel de ville” rappelle la maire de Pont-Saint-Esprit. Le premier adjoint se demande, lui, si “certains veulent faire croire qu’il y a de l’insécurité à Pont-Saint-Eprit ? Alors que la délinquance est en baisse dans notre ville !”.
Au lendemain de “cette attaque gravissime, cet acte criminel”, Claire Lapeyronie a décidé d’écrire au ministre de l’Intérieur Gérard Darmanin. “Je vais lui demander qu’il fasse en sorte que les élus de la République soient mieux protégés. Ces actes contre les élus de la République sont intolérables. S’en prendre à une mairie, c’est s’en prendre à un symbole fort de la République” alerte-t-elle. “Au-delà du symbole, il y a mise en danger des personnes, il y aurait pu avoir des victimes. J’aurais pu être dans mon bureau des agents auraient pu être là ! Ce matin, les agents municipaux, qui ont été nombreux à venir mardi soir, comme les élus se sentent visés”.