Audience sous haute tension devant la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris, ce mardi 5 septembre. L’actrice britannique Charlotte Lewis y poursuivait pour « diffamation publique » Roman Polanski et Paris Match après la publication, en décembre 2019, d’un long entretien avec le cinéaste, en une de l’hebdomadaire. Le réalisateur franco-polonais, aujourd’hui âgé de 90 ans, y était interrogé sur les multiples accusations de viol dont il a fait l’objet depuis plusieurs décennies, notamment sur celle proférée par la jeune comédienne dont il avait lancé la carrière, en 1986, avec le film Pirates.
C’est en 2010 que cette dernière avait dénoncé ce viol, qui serait intervenu lors de sa rencontre avec Roman Polanski, à Paris, en 1983, alors qu’elle n’était âgée que de 16 ans. « Pendant très longtemps, je n’avais pas conscience que j’avais été violée. Je ne connaissais même pas le mot viol. Je sentais bien que quelque chose clochait, mais Roman était mon mentor, la seule figure masculine dans mon entourage, je l’admirais… Et personne alors ne m’a conseillé de porter plainte », a indiqué Charlotte Lewis, 56 ans, toute de noir vêtue, pour justifier sa tardive dénonciation. Expliquant aussi que cette affaire avait « failli détruire toute (s) a vie ».