Depuis le 29 janvier, les salariés sont dans l’expectative. Dans son discours de politique générale, Gabriel Attal entend « désmicardiser la France » et annonce une réforme du salaire minimum interprofessionnel de croissance (Smic), et ce « dès le prochain projet de loi de finances ». Les détails restent encore inconnus mais les pistes avancées par la ministre du Travail et par le soi-disant groupe d’experts du Smic suscitent des appréhensions, au prétexte que l’indexation automatique du Smic se substituerait au rôle des organisations syndicales et patronales et affaiblirait la négociation collective.
À la fin de l’année 2023, la proportion de salariés rémunérés au salaire minimum s’est élevée à 17,3 %, en hausse par rapport aux 14,5 % enregistrés l’année précédente et aux 12 % de l’année 2021, totalisant ainsi 3,1 millions de personnes. Cette situation, sans précédent depuis plus de trente ans, découle du mécanisme de revalorisation automatique du Smic, qui s’accroît chaque fois que l’augmentation des prix dépasse les 2 %. Cependant, cette indexation automatique sur les prix est propre au seul salaire minimum et ne se répercute pas dans toutes les branches professionnelles, où les salaires de base ne sont réévalués au mieux qu’une fois par an.