Démissionnaires de leurs sièges de conseillers municipaux d’opposition en novembre dernier, l’ancien maire Christophe Saint-Pierre entouré par ses amis de “Millau en action”, a choisi de reprendre une parole publique et médiatique. Avec de vives critiques sur la gestion d’Emmanuelle Gazel et de sa majorité.
En politique, tout – ou presque – est symbole. Ainsi le choix, par Christophe Saint-Pierre et ses élus d’opposition du groupe “Millau en action” démissionnaires en novembre dernier, du bowling millavois pour tenir leur conférence de presse de rentrée ce jeudi soir. Comme un jeu de quilles d’un nouveau genre.
Tout sourire, pas mécontent de l’effet, l’ancien maire a d’abord rappelé, resté comme ses amis “un citoyen attentif et vigilant. Nous continuons à assister aux conseils communautaires et municipaux”. Mais pourquoi en avoir démissionné ? “La démocratie ne s’y exprimait pas…” Plus “rencontre” que “point presse” l’échange n’a, néanmoins, jamais perdu le cap : faire un bilan critique de la majorité d’Emmanuelle Gazel. Que ce soit à la Ville ou à la Communauté de communes.
Viaduc 2 et centre aquatique
Les deux premiers points relevés par Christophe Saint-Pierre ont d’ailleurs concerné deux décisions récentes de Millau Grand Causses. D’abord le permis de louer, voté à l’unanimité le 29 janvier et qui sera effectif dans un délai de six mois. “C’est un très bon outil qui marque une étape importante.” Puis la vente de lots dans la zone d’activité Viaduc 2. “Avec le sous-entendu que les prédécesseurs n’avaient rien fait ! Cette zone avait été lancée par Guy Durand, alors président de la Communauté de communes. Quand je lis dans la presse les propos du vice-président (Thierry Perez en charge du développement économique de la Com com, Ndlr) qui mise sur les entreprises exogènes, je veux rappeler que nous avions renforcé l’aide économique aux entreprises locales et qu’il ne faudrait pas perdre cet objectif-là.”
Puis, sans craindre de se mouiller, Christophe Saint-Pierre a plongé dans le dossier – épineux et coûteux – du centre aquatique. “Emmanuelle Gazel tire à boulets rouges sur l’entreprise en charge du chantier. Mais nous n’avons pas le même son de cloche venant de l’entreprise. Il serait donc souhaitable que les élus communautaires puissent demander une audition de cette entreprise.”
Quartiers politique de la ville : “une fausse bonne nouvelle”
Reste “le point le plus important” selon Christophe Saint-Pierre : l’annonce, faite lors du conseil municipal du 15 février, du classement du centre-ville et de Beauregard en “quartiers politique de la ville”. Pour l’ancien maire “c’est une fausse bonne nouvelle. En 2014 nous avions identifié la problématique d’une dynamique de paupérisation du centre-ville. Mais début 2015 nous avions appris que le centre de Millau n’était pas éligible au QPV car il avait un ratio de revenus moyens par foyers supérieur à celui exigé par l’Etat. Nous nous étions alors retroussé les manches pour lutter contre les copropriétés dégradées et inverser la tendance.”
L’association “Millau en action” en marche pour 2026
Revendiquant 142 membres adhérents ou sympathisants l’association “Millau en action” s’est, d’ores et déjà, mise en marche pour préparer la campagne municipale de 2026. Évidemment derrière l’ancien maire Christophe Saint-Pierre. “Nous avons tenu une assemblée générale en janvier. Nous sommes une force qui dénonce la politique d’Emmanuelle Gazel,” déroulent les deux coprésidents Flora Gaven et Théo Costes. Avec sept groupes thématiques de réflexion (sport, culture, aménagements et cadre de vie, attractivité touristique, santé…) “Millau en action”, qui tient un premier forum de réflexions ce samedi 24 février, ambitionne également d’inviter des conférenciers. “Et nous convions tous les Millavois à nous rejoindre !” Contact : page Facebook et courriel (millauenaction@gmail.com)
Avec le sentiment, aussi, “qu’Emmanuelle Gazel a freiné des quatre fers sur le sujet. Elle a, par exemple, mis un temps fou à prendre une décision sur l’îlot des Sablons. Il y a un vrai manque de stratégie de l’actuelle majorité sur la revitalisation du centre-ville.” Christophe Saint-Pierre a conclu sur ce qui ressemble à des regrets. “En début de ce mandat nous aurions pu nous retrouver en synergie avec des projets. Nous aurions pu porter nos contributions. Mais, très vite, nous nous sommes aperçus que cette municipalité n’avait pas de plan d’ensemble. Emmanuelle Gazel nous a systématiquement raillé.”