Des bombardiers américains ont frappé des dizaines de websites en Irak et en Syrie le 2 février 2024, pour venger une attaque de drone qui avait tué trois militaires américains quelques jours plus tôt.
Ces frappes de représailles étaient les premières à la suite d’un assaut meurtrier contre une base américaine en Jordanie que les responsables américains imputaient aux milices soutenues par l’Iran. Les websites associés au Corps des Gardiens de la révolution islamique (CGRI) iraniens figuraient parmi ceux touchés par les bombes américaines.
The Dialog US s’est tourné vers Sara Harmouch et Nakissa Jahanbani, de l’Université américaine, de l’Académie militaire américaine du Centre de lutte contre le terrorisme de West Level – toutes deux expertes sur les relations de l’Iran avec son réseau de mandataires – pour expliquer ce que les frappes américaines espéraient réaliser et ce qui pourrait se passer ensuite.
Qui a été visé par les frappes de représailles américaines ?
La réponse américaine s’est étendue au-delà du ciblage d’Al-Muqawama al-Islamiyah fi al-Iraq, ou Résistance islamique en Irak, l’entité revendiquant la responsabilité de l’attaque de drone du 28 janvier.
Ce terme, Résistance islamique en Irak, ne fait pas référence à un seul groupe en soi. Il s’agit plutôt d’une organisation faîtière qui, depuis 2020 environ, a intégré diverses milices soutenues par l’Iran dans la région.
L’Iran a officiellement nié toute implication dans l’attaque de drone du 28 janvier. Mais la Résistance islamique en Irak est connue pour faire partie des réseaux de milices que Téhéran soutient avec de l’argent, des armes et une formation par le biais de la Power Quds du Corps des Gardiens de la révolution islamique.
Ces derniers mois, des éléments de ce réseau de milices soutenues par l’Iran ont revendiqué la responsabilité de plus de 150 attaques contre des bases abritant les forces américaines en Syrie et en Irak.
Ainsi, les frappes de représailles américaines ont ciblé plus de 85 cibles en Irak et en Syrie, toutes associées à des groupes soutenus par l’Iran et au Corps des Gardiens de la révolution islamique.
L’objectif déclaré de l’opération américaine est de dissuader toute nouvelle agression soutenue par l’Iran. Plus précisément, en Syrie, les États-Unis ont exécuté plusieurs frappes aériennes, qui auraient entraîné la mort d’au moins 18 membres de milices et la destruction de dizaines de websites à Al-Mayadeen et à Deir el-Zour, un bastion clé des forces soutenues par l’Iran.
En Irak, les Forces de mobilisation populaire, un appareil de sécurité de l’État composé de groupes soutenus par l’Iran, ont rapporté que les frappes américaines avaient entraîné la mort de 16 de leurs membres, dont des combattants et des médecins.
La réponse américaine a été nettement plus ferme que d’autres actions récentes contre de tels groupes, reflétant une escalade des efforts pour contrer les menaces posées par le Corps des Gardiens de la révolution islamique d’Iran et ses affiliés.
Que sait-on du réseau visé par la grève ?
Initialement, la Résistance islamique en Irak est apparue comme une réponse à la présence militaire étrangère et aux interventions politiques, en particulier après l’invasion de l’Irak menée par les États-Unis en 2003. La Résistance islamique en Irak est un terme collectif désignant les milices irakiennes pro-Téhéran, leur permettant de lancer des attaques sous une seule bannière. Au fil du temps, il a évolué pour devenir une façade pour les milices soutenues par l’Iran opérant au-delà de l’Irak, notamment en Syrie et au Liban.
Aujourd’hui, la Résistance islamique en Irak fonctionne comme une drive de cohésion plutôt que comme une entité distinctive. Autrement dit, en tant que réseau, ses objectifs s’alignent souvent sur celui de l’Iran, qui est de préserver son affect dans la région, mais au niveau nationwide – en Irak, en Syrie et au Liban – les groupes ont leurs agendas distincts.
Opérant sous cette seule bannière de la Résistance islamique, ces milices dissimulent efficacement l’identité des véritables auteurs de leurs opérations. Cela a été démontré lors de l’attaque meurtrière du 28 janvier 2024 contre la tour 22, une base militaire américaine en Jordanie. Même s’il est évident qu’une milice soutenue par l’Iran a orchestré l’assaut des drones, il est difficile d’identifier la faction spécifique au sein de cette massive coalition.
Cette stratégie délibérée consistant à dissimuler la supply particulière des attaques entrave une attribution directe et pose des défis aux pays qui tentent d’identifier et de riposter contre les coupables précis.
Quels sont les résultats attendus des grèves ?
Le commandement central américain a déclaré le 2 février que le however de l’opération était de nuire de manière significative aux capacités opérationnelles, aux armements et aux réseaux d’approvisionnement du CGRI et de ses mandataires soutenus par l’Iran.
Les frappes ont ciblé des actifs clés tels que des centres de commandement et de contrôle, des installations de renseignement, des lieux de stockage de roquettes, de missiles, de drones et des installations de logistique et de munitions. L’objectif n’est pas seulement de dégrader leur infrastructure opérationnelle actuelle, mais également de dissuader de futures attaques.
Cette motion faisait suite à la découverte d’un drone de fabrication iranienne utilisé lors d’une attaque contre la Jordanie.
Dans le cadre d’une stratégie plus massive visant à contrer ces groupes, les États-Unis ont également mis en œuvre de nouvelles sanctions contre les officiers et responsables du CGRI, dévoilé des accusations criminelles contre des individus impliqués dans la vente de pétrole au revenue du Hamas et du Hezbollah et mené des cyberattaques contre l’Iran.
Quel influence cela aura-t-il sur la stratégie iranienne dans la région ?
Avant la réponse américaine du 2 février, le Kataib Hezbollah, un groupe lié à l’Iran, a annoncé l’arrêt des attaques contre des cibles américaines – une décision considérée comme une reconnaissance des graves implications de l’incident du drone en Jordanie.
Il est doable que la cessation soit le résultat de pressions de Téhéran, même si cela a suscité du scepticisme à Washington.
Mais cette évolution témoigne néanmoins du jeu d’affect et d’autonomie entre les groupes dits de l’Axe de la Résistance, qui s’opposent à la présence américaine au Moyen-Orient et sont soutenus à des degrés divers par l’Iran.
Les frappes aériennes américaines – combinées aux sanctions et aux accusations – constituent une stratégie à multiples facettes pour dissuader de nouvelles agressions de la half de l’Iran et de ses mandataires. En ciblant les infrastructures critiques telles que les centres de commandement et de contrôle, les opérations de renseignement et les installations de stockage d’armes, cette approche vise à saper la capacité de l’Iran à projeter sa puissance en Syrie et en Irak.
La nature globale et massive de la réponse américaine témoigne d’une place ferme face aux menaces contre la stabilité régionale et les intérêts américains.
L’objectif est d’isoler l’Iran diplomatiquement et économiquement, tout en réduisant son soutien aux mandataires régionaux. Cela souligne l’engagement des États-Unis à contrer l’affect iranienne qui pourrait potentiellement affaiblir les stratégies d’engagement régional de Téhéran, ses positions de négociation et sa capacité à former des alliances.
Cependant, l’efficacité des frappes aériennes et des sanctions pour dissuader l’agression soutenue par l’Iran reste incertaine. Les tendances historiques suggèrent que des actions similaires des États-Unis depuis l’attaque du Hamas en Israël le 7 octobre, et dès 2017, n’ont pas complètement stoppé les attaques des groupes soutenus par l’Iran.
L’approche de l’administration Biden cherche à naviguer dans ce paysage sans aggraver le conflit, en se concentrant sur le ciblage des mécanismes financiers qui soutiennent les mandataires iraniens. Pourtant, l’influence et les répercussions de telles sanctions sur l’Iran et sur la dynamique régionale plus massive sont complexes.
À courtroom terme, toute représailles directes des États-Unis contre les intérêts iraniens pourrait accroître les tensions régionales et exacerber le cycle de frappes du tac au tac entre les forces américaines et celles soutenues par l’Iran, augmentant ainsi le risque d’un conflit régional plus massive. Et étant donné que le prétexte de l’attaque implique la guerre entre Israël et le Hamas, toute réponse américaine pourrait affecter indirectement le cours de ce conflit, impactant ainsi les efforts diplomatiques futurs et l’équilibre des pouvoirs régional.
La stratégie de « défense avancée » de l’Iran – centrée sur la réponse aux menaces extérieures avant qu’elles ne deviennent une seule à l’intérieur de ses frontières – suggère que l’Iran continuera à soutenir ses intermédiaires par le biais d’armes, de financements et de connaissances tactiques afin de réduire l’affect et la légitimité des États-Unis et de leurs alliés dans le monde. région.
Cela souligne l’équilibre délicat requis pour répondre à l’agression soutenue par l’Iran – visant à sauvegarder les intérêts américains tout en empêchant une escalade vers une confrontation régionale plus massive.
Observe de l’éditeur : des events de cette histoire ont été incluses dans un article publié le 29 janvier 2024.