Les États-Unis sont si profondément embourbés dans une bataille unimaginable à gagner, du Levant au golfe Persique, que seuls leurs adversaires en Chine, en Russie et en Iran peuvent les renflouer.
La dissuasion en matière de défense est une stratégie militaire dans laquelle une puissance utilise la menace de représailles pour empêcher l’attaque d’un adversaire, tout en conservant la liberté d’motion et la flexibilité nécessaires pour répondre à l’ensemble des défis. Dans ce domaine, la résistance libanaise, le Hezbollah, est un exemple marquant.
La clarté de l’objectif du Hezbollah, qui consiste à établir et à maintenir strictement des règles de base qui dissuadent l’agression militaire israélienne, a placé la barre très haut dans la région. Aujourd’hui, ses alliés d’Asie occidentale ont adopté des stratégies similaires, qui se sont multipliées dans le contexte de la guerre à Gaza.
L’Amérique, encerclée
Même si le mouvement de résistance yéménite Ansarallah est comparable au Hezbollah à certains égards, c’est la dissuasion défensive audacieuse pratiquée par la Résistance islamique en Irak qui va avoir de lourdes conséquences à court docket terme.
La semaine dernière, citant des sources du Département d’État et du Pentagone, le journal Overseas Coverage a écrit que la Maison Blanche n’était plus intéressée par la poursuite de la mission militaire américaine en Syrie. La Maison Blanche a par la suite démenti cette data, mais le rapport fait son chemin.
Le quotidien turc Hurriyet a écrit vendredi que, même si Ankara adopte une approche prudente à l’égard des informations médiatiques, elle constate “une tendance générale” de Washington à se retirer non seulement de la Syrie, mais de toute la région de l’Asie occidentale, automobile elle a le sentiment d’être entraînée. dans un bourbier entre Israël et l’Iran, de la mer Rouge au Pakistan.
Le représentant spécial du président russe pour la colonisation syrienne, Alexandre Lavrentiev, a également déclaré vendredi à Tass que beaucoup dépendait d’une éventuelle « menace d’impression physique » sur les forces américaines présentes en Syrie. Le retrait militaire américain rapide d’Afghanistan a eu lieu pratiquement sans préavis, en coordination avec les talibans. « Selon toute vraisemblance, la même selected pourrait se produire en Irak et en Syrie », a déclaré Lavrentiev.
En effet, la Résistance islamique en Irak a intensifié ses attaques contre les bases et cibles militaires américaines. Lors d’une attaque de missiles balistiques sur la base aérienne d’Ain al-Asad, dans l’ouest de l’Irak, il y a une semaine, un nombre indéterminé de soldats américains ont été blessés, et la Maison Blanche a annoncé dimanche la première mort de ses soldats lorsque trois militaires américains ont été tués à la frontière syro-jordanienne. lors de grèves plus tôt dans la journée.
Appel à l’aide de Pékin
Cette scenario est politiquement intenable pour le président Joe Biden – en vue de sa réélection en novembre prochain – ce qui explique l’urgence de la rencontre du conseiller à la sécurité nationale Jake Sullivan avec le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi, vendredi et samedi en Thaïlande, pour discuter des attaques d’Ansarallah dans le pays. Mer Rouge.
Le porte-parole du Conseil de sécurité nationale des États-Unis, John Kirby, a expliqué ainsi la ruée de Washington vers une médiation chinoise :
« La Chine a de l’affect sur Téhéran ; ils ont de l’affect en Iran. Et ils ont la capacité d’avoir des conversations avec les dirigeants iraniens, ce que nous ne pouvons pas. Ce que nous avons répété à plusieurs reprises, c’est :
Nous serions heureux que la Chine joue un rôle constructif, en utilisant l’affect et l’accès dont nous savons qu’elle dispose… »
C’est une tournure dramatique des événements. Même si les États-Unis s’inquiètent depuis longtemps de l’affect croissante de la Chine en Asie occidentale, ils ont également besoin de cette affect maintenant, alors que les efforts de Washington pour réduire la violence n’aboutissent à rien. Le discours américain à ce sujet sera que la « dialog stratégique et réfléchie » entre Sullivan et Wang ne sera pas seulement « un moyen necessary de gérer la concurrence et les tensions ». [between the US and China] de manière responsable » mais aussi « fixer la path de la relation » dans son ensemble.
Pendant ce temps, le trafic diplomatique a été intense entre Téhéran, Ankara et Moscou, alors que le président iranien Ebrahim Raisi se rendait en Turquie, et que le format moribond d’Astana sur la Syrie a démarré la semaine dernière. En bref, les trois pays anticipent une scenario « post-américaine » qui surviendra bientôt en Syrie.
Une sortie américaine de Syrie et d’Irak ?
Bien entendu, les dimensions de la sécurité sont toujours délicates. Vendredi, le président syrien Bashar al-Assad a présidé une réunion à Damas pour les commandants de l’appareil de sécurité de l’armée afin de formuler un plan pour l’avenir.
Un communiqué indique que la réunion a élaboré une feuille de route de sécurité globale qui « s’aligne sur les visions stratégiques » pour relever les défis et les risques internationaux, régionaux et nationaux.
Ce qui donne une impulsion à tout cela, c’est certainement l’annonce jeudi à Washington et à Bagdad selon laquelle les États-Unis et l’Irak ont convenu d’entamer des négociations sur l’avenir de la présence militaire américaine en Irak, dans le however de fixer un calendrier pour un retrait progressif des troupes.
Le communiqué irakien indique que Bagdad vise à « formuler un calendrier précis et clair précisant la durée de la présence des conseillers de la coalition internationale en Irak » et à « initier la réduction progressive et délibérée de ses conseillers sur le sol irakien », pour finalement aboutir à la fin de la présence des conseillers de la coalition internationale en Irak. de la mission de la coalition. L’Irak s’est engagé à assurer « la sécurité des conseillers de la coalition internationale pendant la période de négociation dans toutes les régions du pays » et à « maintenir la stabilité et prévenir l’escalade ».
Du côté américain, le secrétaire à la Défense Lloyd Austin a déclaré dans un communiqué que les discussions se dérouleraient dans le cadre d’une fee militaire supérieure créée en août 2023 pour négocier la « transition vers un partenariat de sécurité bilatéral sturdy entre l’Irak et les États-Unis ». »
Les commandants du Pentagone placeraient leurs espoirs dans des négociations prolongées. Les États-Unis sont en mesure de faire chanter l’Irak, qui est obligé, conformément à l’accord unilatéral dicté par Washington pendant l’occupation en 2003, de conserver dans les banques américaines tous les revenus des exportations pétrolières irakiennes.
Mais en dernière analyse, les considérations politiques du président Biden au cours de l’année électorale seront déterminantes. Et cela dépendra du calibrage des groupes de résistance d’Asie occidentale et de leur capacité à « envahir » les États-Unis sur de multiples fronts jusqu’à ce qu’ils s’effondrent. C’est ce facteur « inconnu connu » qui explique la réunion au format Astana entre la Russie, l’Iran et la Turquie les 24 et 25 janvier au Kazakhstan.
Les trois pays se préparent à la fin du match en Syrie. Ce n’est pas un hasard si, lors d’un appel téléphonique vendredi dernier, Biden a une fois de plus demandé au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu « de réduire l’opération militaire israélienne à Gaza, soulignant qu’il n’y participerait pas pendant un an de guerre », a rapporté Barak Ravid d’Axios dans un communiqué. ‘scoop’.
Leur déclaration commune après la réunion au format Astana au Kazakhstan est un doc remarquable fondé presque entièrement sur la fin de l’occupation américaine de la Syrie. Il exhorte indirectement Washington à renoncer à son soutien aux groupes terroristes et à leurs affiliés « opérant sous différents noms dans diverses events de la Syrie » dans le cadre de tentatives visant à créer de nouvelles réalités sur le terrain, y compris des initiatives illégitimes d’autonomie sous prétexte de « combattre terrorisme.’
Il exige la fin de la saisie et du transfert illégaux par les États-Unis de ressources pétrolières « qui devraient appartenir à la Syrie », des sanctions unilatérales américaines, and so forth.
Simultanément, lors d’une réunion mercredi à Moscou entre le secrétaire du Conseil de sécurité russe Nikolaï Patrouchev et Ali-Akbar Ahmadian, secrétaire du Conseil suprême de sécurité nationale iranien, ce dernier aurait souligné que la coopération Iran-Russie dans la lutte contre le terrorisme « doit se poursuivre, en particulier en Syrie.”
Le président russe Vladimir Poutine devrait organiser un sommet trilatéral avec ses homologues turc et iranien pour consolider une approche coordonnée.
L’Axe de la Résistance : dissuasion rime avec stabilité
La endurance de l’Iran s’est épuisée face à la présence militaire américaine en Syrie et en Irak suite à la renaissance de l’EI avec le soutien américain. Il est intéressant de noter qu’Israël ne respecte plus son mécanisme de « déconfliction » avec la Russie en Syrie.
De toute évidence, il existe une coopération étroite entre les États-Unis et Israël en Syrie et en Irak, au niveau du renseignement et au niveau opérationnel, ce qui va à l’encontre des intérêts russes et iraniens. Il va sans dire que le contexte de l’amélioration imminente du partenariat stratégique russo-iranien doit également être pris en compte ici.
Ces évolutions sont une illustration classique de la dissuasion défensive. L’Axe de la Résistance s’avère être le principal instrument de paix pour les questions de sécurité qui embarrassent les États-Unis et l’Iran. De toute évidence, il n’existe aucune méthode ni aucun espoir raisonnable de convergence vers ce processus, mais heureusement, l’apparence du chaos en Asie occidentale est trompeuse.
Au-delà des distractions des arguments partisans et des rituels diplomatiques, on peut déceler les contours d’une resolution pratique à l’deadlock syrienne qui réponde aux intérêts de sécurité inhérents des États-Unis et de l’Iran, intégrés dans un cercle extérieur de concorde entre les États-Unis et la Chine sur la scenario en Syrie. Asie occidentale.
La Russie peut sembler une exception pour le second, mais tout le monde y trouve son compte, automobile le retrait des troupes américaines ouvre la voie à un règlement syrien, qui reste une priorité absolue pour Moscou et pour Poutine personnellement.