Le 19 janvier 2024, le directeur de l’info chez FranceTélévisons, Alexandre Kara, a demandé que les enquêtes des magazines tels qu'”Envoyé Spécial” et “Complément d’enquête” soient mises en pause. Une décision qui interpelle les journalistes.
C’est une state of affairs plutôt uncommon chez France Télévisions. Comme le rapportait Le Monde ce 25 janvier, Alexandre Kara, le directeur de l’info, a demandé le 19 janvier dernier que les magazines d’info du groupe tels qu'”Envoyé spécial” ou “Complément d’enquête” “fassent une pause dans leurs investigations concernant les portraits de responsables politiques”. Ceci jusqu’aux élections européennes prévues le 9 juin prochain, en France.
Les journalistes craignent “un marché de dupe”
Le groupe public souhaite en effet “laisser la priorité aux émissions de débats” et respecter l’équité de temps de parole jusqu’aux élections européennes.
La décision interpelle les journalistes qui craignent “une forme de chantage, un marché de dupe, qui peut donner lieu à des demandes encore plus extravagantes à l’avenir”, rapporte Le Monde.
La décision interpelle d’autant plus les journalistes automobile elle intervient quelques semaines avant la rediffusion d’une émission sur le secrétaire général de l’Elysée, Alexis Kohler. Une enquête sur Rachida Dati, nouvelle ministre de la Tradition, et un portrait sur Gabriel Attal le Premier ministre, étaient également en projet.
“Nous ne pouvons accepter que le travail d’enquête soit suspendu”
Le Monde rappelle aussi que la décision intervient quelques jours après la diffusion du “Complément d’enquête” sur Jordan Bardella. Émission qui a conduit à une mise en demeure de France Télévisions de la half du Rassemblement nationwide (RN).
La Société des Journaliste du groupe a réagi dans un mail qu’a pu consulter Le Monde : “Nous ne pouvons accepter que le travail d’enquête (réaliser des tournages et mener des interviews par exemple) soit interrompu. Il y va de notre indépendance qui doit être permanente et ne peut être “mise en pause””.