Pour les familles d’élèves handicapés, c’est une revendication qui ne passe pas. À la supply de leur colère, ce mot d’ordre brandi par le syndicat Fnec FP-Pressure ouvrière sur ses banderoles « contre l’inclusion systématique et forcée », lors de la manifestation organisée à Paris, le 25 janvier, réunissant des enseignants et des accompagnantes d’élèves en state of affairs de handicap (AESH), qui dénoncent leur statut et le manque de moyens pour faire face aux besoins de ces élèves.
« Une manifestation de la honte », c’est ainsi que des familles d’élèves handicapés et des associations engagées pour une égalité réelle des droits des enfants dans le parcours scolaire ont qualifié cette mobilisation, symptomatique selon elles d’une représentation « validiste » et discriminatoire de l’école.
Les IME, lieux de ségrégation selon les Nations unies
« Quand Pressure ouvrière demande plus de moyens pour institutionnaliser, ségréguer et priver de liberté les enfants handicapé(e) s au nom des situations de travail, nous demandons quant à nous le respect de leurs droits fondamentaux et des moyens pour les inclure en classe ordinaire », a ainsi réagi, sur son compte X (ex-Twitter), Nikola Dobric, membre de l’affiliation Handi-Social, qui œuvre contre le validisme et pour la défense des droits des personnes handicapées. Le cofondateur du collectif « La Cité U de la Peur » a d’ailleurs appelé à un contre rassemblement de protestation le même jour.
Alors que les Nations unies ont à plusieurs reprises pointé les insuffisances du système français dans la scolarisation des enfants handicapés, les associations rejettent massivement l’different des instituts médicaux éducatifs (IME), aux locations par ailleurs très limitées, et surtout dénoncés par le Comité des droits des personnes handicapées de l’ONU comme des lieux de ségrégation, appelant ainsi à la « fermeture de tous les établissements », dans un rapport rendu en septembre 2021. Le refus de scolariser les enfants handicapés ne peut être une réponse au manque de moyens dénoncé par FO, selon les associations qui estiment qu’il est du devoir de l’État de s’adapter aux exigences réelles de l’école inclusive dont il ne cesse de se prévaloir.
S’il partage le constat d’un manque de moyens mis au service de l’inclusion et « des difficultés rencontrées, en premier lieu par les enfants concernés, par les familles, par les équipes enseignantes et tous les personnels qui accueillent et accompagnent les enfants à l’école », le PCF estime dans un communiqué que « les moyens alloués aux élèves handicapés ne peuvent pas conditionner leur scolarisation ». En ciblant « les enfants en state of affairs de handicap », FO se trompe de fight, le malaise actuel étant « la résultante de choix politiques », affirme encore le PCF.
20 000 enfants et adolescents handicapés sans answer éducative
Une étude publiée en août 2023 par l’Unapei, un réseau d’associations représentant les personnes atteintes d’un hassle du neurodéveloppement, de polyhandicap ou de handicap psychique, révélait les chiffres édifiants d’une enquête concernant les failles dans la scolarisation des enfants porteurs de handicap : sur 2 103 jeunes accompagnés par ses associations, près des trois quarts allaient à l’école moins de douze heures par semaine, alors que vingt-quatre heures d’enseignement sont dispensées en primaire et vingt-six au collège.
Une alerte avait par ailleurs déjà été lancée par le Commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe, selon qui 20 000 enfants et adolescents handicapés français seraient sans answer éducative et des dizaines de milliers d’autres se contenteraient de réponses éducatives partielles.
Tous les acteurs engagés dans la lutte pour les droits des élèves handicapés pointent les mêmes failles : l’absence de moyens matériels et humains, dont témoigne de façon symptomatique la précarité persistante du statut des AESH.