La liste menée par Willy Schraen et plusieurs Occitans ne décolle pas dans les sondages. Avec une actualité qui la touche au premier chef, la mobilisation générale semble déclarée.
C’est l’histoire d’une petite musique que l’on n’entend jouer moins fort qu’attendu.
Le 5 décembre dernier, à Paris, depuis le restaurant L’Ambassade d’Auvergne, Willy Schraen, président de la Fédération nationale des chasseurs, portait sur les fonts baptismaux L’Alliance rurale. Un mouvement ambitionnant de défendre la ruralité dans toutes ses dimensions, en présentant une liste aux élections européennes.
Willy Schraen en tête
Liste dont Willy Schraen a pris la tête, avant de dévoiler quelques premiers noms pas inconnus en Occitanie : le maire de la commune de Saint-Brès (Hérault), Laurent Jaoul, à la troisième place, la Reine d’Arles Camille Hoteman (native de Montpellier), en quatrième place, et autre Héraultais, Louis Picamoles, ex-joueur du membership de rugby de Montpellier en cinquième place. Sans oublier l’éleveur de toros biterrois Robert Margé, qui figurera lui aussi sur la liste.
1 % des intentions de vote
Mais depuis cette entrée en matière médiatiquement très courue, le buzz autour de cette candidature semble être vite retombé, avec un décollage un peu poussif, et des sondages en berne, autour de 1 % des intentions de vote, jamais au-delà.
Une candidature qui a aussi pu être soupçonnée d’un téléguidage depuis l’Élysée, le lobbyiste pro-chasse Thierry Coste, souvent présenté comme le conseiller officieux d’Emmanuel Macron sur le sujet, s’avérant en être une des chevilles ouvrières.
Rupture avec Thierry Coste
Thierry Coste, qui a désormais décidé “de prendre ses distances avec l’Alliance rurale” ainsi qu’il nous le confirmait dimanche : “Je suis un peu affligé par ce silence radio sur la crise agricole. L’Alliance rurale ne peut pas parler que d’activités de loisirs, de chasse, ou de barbecue. Il faut aussi parler économie rurale, pouvoir d’achat, ce sont les sujets du second avec les normes environnementales.”
Lui, plaidait pour “une agricultrice tête de liste, plutôt que Willy Schraen qui aurait été second, pour être identitifé comme une liste rurale, pas une liste chasse. Ça a été décidé autrement…”
Une salve jugée injuste et fausse par plusieurs personnalités qui portent cette liste, et qui laissent entendre que ce sont elles qui ont “demandé à Thierry Coste de prendre de la distance, pas l’inverse !”.
Viticulteurs, éleveurs, pêcheurs, même fight ?
Un camp de l’Alliance rurale, où on ne se montre pas inquiet outre mesure : “On savait que ça démarrerait vraiment à la mi-janvier. Maintenant, on ne lâche plus rien. Et nous serons aux côtés des agriculteurs, dans toutes les manifestations” nous a assuré Robert Margé : “Le président du syndicat des vignerons de l’Aude, Frédéric Rouanet, m’a expliqué qu’il n’y avait pas eu une seule set up de jeune agriculteur dans l’Aude en 2023. C’est tragique ! Il faut installer des jeunes, des options existent, nous allons en parler pendant la campagne. Comme nous parlerons des éleveurs ou des pêcheurs. C’est notre cœur de cible ”.
Avis partagé par Laurent Jaoul, “bouleversé” par les décès de l’agricultrice ariégeoise et de sa fille : “Ce drame souligne la crise actuelle du monde agricole. Il est impératif de remettre en query les politiques françaises et européennes, influencées par des orientations écologiques radicales.”
Des propositions
Et de proposer, en vrac, “un arrêt immédiat des baisses de manufacturing dans l’UE”, “un moratoire de dix ans sur les interdictions de molécules”, “un plan d’investissements européen de 100 milliards sur 20 ans pour promouvoir des options durables”.
Il préconise également “la suppression des droits de succession pour la transmission des exploitations agricoles”, “un prêt à taux zéro garanti par la BPI pour faciliter l’set up de jeunes agriculteurs”, ou “l’arrêt immédiat de la directive safety animale, accompagné d’un plan d’investissements publics pour mettre aux normes les abattoirs de petite taille.”
Autant de thèmes qui seront développés pendant la campagne. Pour laquelle l’Alliance rurale semble décidée à ne pas rater le prepare de la colère agricole, qui arrive, lancé, pour la percuter de plein fouet.