Dès 8 h 30 ce mercredi, plusieurs dizaines de personnes s’étaient rassemblées devant le commissariat du 7e arrondissement de Paris pour apporter leur soutien à Léna Lazare et Basile Dutertre, deux porte-paroles des Soulèvements de la terre, convoqués par la police. On leur reproche de ne pas s’être physiquement présentés devant la Fee d’enquête parlementaire portant sur les « groupuscules auteurs de violences en manifestations ».
« La fee ne respecte pas son propre cadre »
Le 11 juillet 2023, Léna Lazare et Basile Dutertre reçoivent une convocation de cette Fee d’enquête parlementaire. Ils découvrent alors qu’à cette convocation est ajouté un questionnaire portant sur des faits faisant l’objet de poursuites judiciaires ou administratives encore en cours, notamment la manifestation interdite de Sainte-Soline (Deux-Sèvres) et la dissolution des Soulèvements de la terre.
Or, « les commissions d’enquête parlementaires ne peuvent légalement pas enquêter sur des faits faisant l’objet d’une procédure judiciaire en cours », ne respectant pas « le propre cadre de leur fee d’enquête », explique Léna Lazare lors d’une conférence de presse ce mercredi devant le commissariat du 7e arrondissement.
« Cette Fee d’enquête parlementaire fantoche, initiée par Renaissance, le RN et LR, avait pour seul however d’écrire une histoire ‘officielle’ de la manifestation du 25 mars à Sainte-Soline, légitimant la brutalité policière qui s’est abattue sur les manifestant·es ce jour-là », fustigent les Soulèvement de la terre dans un communiqué.
L’organisation rappelle que la Défenseure des droits a été saisie par un collectif de 72 blessés et témoins et qu’un rapport produit par la Ligue des Droits de l’Homme accable le maintien de l’ordre à Sainte-Soline. « Nous disons cease à la criminalisation des mouvements écologistes et aux intimidations de leurs militants qui sont une des marques de la dérive autoritaire en France », tonne le député insoumis Éric Coquerel, présent au rassemblement de soutien.
Attac a aussi souhaité prendre half au mouvement : « L’enjeu pour les élus qui ont déclenché cette enquête parlementaire, c’était de développer à nouveau une logique de l’ennemi intérieur. Ce sont des reculs démocratiques. On doit toutes et tous faire entrance », appelle Vincent Homosexual, sociologue à l’Université Paris-Diderot et membre d’Attac.
Criminalisation des luttes
Cette audition « s’inscrit dans un contexte de répression accrue à l’égard des mouvements écologistes par un gouvernement qui n’a de surcroît et de toute évidence pas digéré d’être mis en échec dans sa tentative liberticide de dissolution », dénonce le collectif. La criminalisation des luttes est depuis plusieurs mois, voire année, une des méthodes privilégiées par l’État pour faire taire ses opposants. Qu’il s’agisse des militants syndicaux réprimés pour leurs engagements, ou des activistes environnementaux, le gouvernement ne manque jamais d’creativeness pour empêcher ses détracteurs.
Pour rappel, le 17 janvier, le tribunal correctionnel de Niort a condamné trois prétendus organisateurs des manifestations de Sainte-Soline à des peines de jail avec sursis allant de neuf à douze mois. Les Soulèvements de la terre, mais aussi le collectif Bassines non merci et la CGT, dénonçaient alors un « jugement politique » qui met à mal les libertés fondamentales. La date du procès de Léna Lazare et Basile Dutertre est fixée au 24 novembre 2024.